Accueil > Dossiers et documents > Tafsut n Imazighen > Communiqués du CDDCA > Communiqué n° 7

Communiqué n° 7

mardi 27 avril 2004, par Masin

LE PEUPLE DEVANT LA COUR DE SURETE DE L’ETAT

Il est jusqu’à ce jour difficile d’établir un bilan définitif de la campagne sanglante que le pouvoir d’Alger a déployée contre le mouvement populaire qui réclamait pacifiquement la liberté d’expression et le droit à la reconnaissance des langues nationales berbère et arabe algérien.

Ni le nombre de morts, ni celui des blessés, ni le sort des disparus ne sont connus. A peine apprend-t-on médusés que la torture généralisée a succédé au ratissage arbitraire. Le Black-out du pouvoir sur l’information n’a d’égal que la lâcheté de ses tentatives de division nationale qui visent à l’isolement des militants du mouvement populaire qu’il veut contre toute évidence présenter comme les ennemis d’autres catégories opprimées de notre peuple.

Aussi, après avoir ignoré les revendications légitimes et semé la violence, après les tentatives de discréditer un mouvement populaire en le présentant tantôt comme « manipulé de l’étranger » et tantôt comme « actes de vandalisme », après avoir condamné arbitrairement 21 personnes sans aucune possibilité de défense, les tortionnaires du pouvoir viennent une fois de plus ouvrir les portes à une justice expéditive. En effet, 24 personnes, parmi lesquelles des ouvriers, des médecins, des professeurs, des étudiants, sont traduites devant la cour de sécurité de l’Etat au mépris des règles les plus élémentaires de la justice et des Droits de l’Homme, 25 personnes choisies par une clique fasciste subissent sans aucune défense une juridiction d’exception, où les dès sont pipés. Aujourd’hui les tortionnaires d’Alger, seuls responsables de la répression sanglante, osent mettre au banc des accusés tout un peuple à travers ses enfants les plus dignes, ce peuple qui s’est toujours dressé victorieusement contre toutes les tentatives d’asservissement et auquel nos tortionnaires d’aujourd’hui doivent leur liberté.

Le Comité de Défense des Droits Culturels en Algérie dénonce cette parodie de la justice, exige l’annulation immédiate et inconditionnelle de tous les procès en cours dont le seul but est de préserver les privilèges de la féodalité au pouvoir.

  Appelle l’ensemble de l’immigration à rester vigilant devant la gravité de la situation et demeurer solidaire de ceux qui, pour s’être opposés courageusement à la dictature, se retrouvent dans les géoles fascistes.
  Appelle l’ensemble des forces de justice à user de tous leurs pouvoirs pour contrecarrer les basses manœuvres qui visent le peuple algérien.
  Dit non aux crimes organisés
  Non aux parodies de la justice
  Non au génocide culturel
  Halte à la répression
  Pour la reconnaissance des langues populaires
  Pour les libertés d’expression et la démocratie.

LANGUES POPUALIRES - LANGUES NATIONALES

Paris, le 18 mai 1980

CDDCA,
c/o Revue Esprit
19, rue Jacob,
75006 Paris