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Communiqué n° 10
jeudi 29 avril 2004, par
Comme la nouvelle tradition le veut, un congrès extraordinaire se tient à ALGER jusqu’au 19 juin. Il aurait pour tâche d’examiner et d’adopter le prochain plan quinquennal 80-84 et la modification de certaines dispositions relatives aux statuts du F.L.N.
Comme de coutume, on se veut fidèle à la Charte Nationale, à l’option socialiste. Sur le premier point, il est inutile de rappeler que cette Charte a été octroyée généreusement par une poignée de bureaucrates au Peuple Algérien qui a vu ainsi toutes ses exigences vidées de leur sens. Sur le second, on sait ce que socialisme est devenu, un pays de la débrouille, du piston, du cousinage, où en guise de méthodes de gouvernement le pouvoir a érigé des institutions et un état policier où les seules méthodes restent la terreur, le chantage, la corruption et la déclaration.
Comme d’habitude, on dénonce les erreurs et les abus des années précédentes et on promet "une vie meilleure" pour "répondre aux besoins et aux aspirations sociales fondamentales" pour l’horizon 90. Des milliards sont déversés sur le marché international pour jeter en pâture au Peuple les biens de consommation de base tandis que quelques dizaines de personnes règlent leur compte dans le plus pur style des complots de Palais. Le Peuple lui, doit attendre 90, année magique, comme il a attendu 80 et avant 62.
Ce congrès à l’image de tous ceux qui l’ont précédé à pour but de replâtrer la façade d’un régime qui part de tous les côtés. On mettra sur la touche un certain nombre de caïds, copieusement indemnisés, on avancera d’autres pions et on recommencera. Le Peuple Algérien n’est pas dupe, toutes ces mascarades ne sont que de la poudre aux yeux.
Le Peuple Algérien a démontré par ses luttes que le pouvoir anti-populaire est minoritaire et que les magouilles de palais ne changent rien. Il a définitivement élargi le fossé qui le séparait des oligarchies arrivistes et corrompues.
A ses revendications légitimes et pacifiques, il lui a été répondu par une répression aveugle avec son cortège d’arrestation arbitraire.
Un congrès démagogique et inapte ne saurait en aucun cas faire oublier les 24 détenus de BERROUAGHIA et les autres détenus, ni la nature répressive du régime sclérosé par les luttes intestines.
Le Comité de Défense des Droits Culturels en Algérie qui lutte pour les Libertés Démocratiques et la reconnaissance des Langues Populaires (Berbère et Arabe Algérien) comme langues nationales :
– dénonce la supercherie du congrès extraordinaire ;
– dénie toute représentativité aux congressistes ;
– exige une véritable démocratie ;
– exige la libération de tous les détenus ;
– appelle à un gala meeting de soutien aux détenus.
A l’Appel du Comité international contre la Répression [1]et du Comité de Défense des Droits Culturels en Algérie [2]
Avec la participation d’organisation syndicale Françaises et Algérienne et des Artistes :
IDIR ; MATOUB LOUNES ; et la participation probable de FERHAT.
Paris, le 17 juin 1980
CDDCA,
c/o Revue Esprit
19, rue Jacob,
75006 Paris
[1] C.I.C.R. BP 221 75 564 PARIS CEDEX 12
[2] C.D.D.C.A. - C/O REVUE ESPRIT 19, rue Jacob 75006 PARIS