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Communiqué n° 11
dimanche 9 mai 2004, par
Le gouvernement d’Alger vient d’annoncer la seule décision politique positive du Congrès Extraordinaire du Parti F.L.N. De ces assises qui ne sont déroulées à un moment pourtant crucial de la vie de notre pays rien d’étranger à la démagogie habituelle n’a filtré des conciliabules désormais coutumiers. L’activité politique clandestine a battu son plein commun d’habitude. Le Bureau Politique est composé maintenant de 7 à 11 membres, les noms des 6 partants (minimum) ne sont pas connus du public. Pour exemple.
La libération de nos 24 camarades pour positive qu’elle soit, ne doit pas nous cacher l’essentiel :
Aucune des revendications fondamentales qui ont été les leurs n’ont été satisfaites. Le mot même Berbère reste Tabou et si l’on parle de démocratie c’est pour mieux étouffer les voix de ceux qui luttent. Les tentatives de récupération commencent toujours par la démagogie superficielle qui n’engage en rien. L’échec total de ses campagnes de dénigrement et de répression a contraint le pouvoir d’Alger à la mise en liberté provisoire de nos camarades. Ce n’est pas un signe qu’il est prêt à œuvrer dans le sens des aspirations du peuple.
Seule la lutte peut lui faire faire de nouveaux pas dans le sens du dialogue et d’une véritable détente.
Les mobilisations du peuple algérien et de l’opinion internationale ont contribué de manière décisive à cette libération. Seul cela est pour le moment à prendre en ligne de compte. Tout le reste se jugera sur des actes.
Les prochaines étapes nécessaires sont :
1° La libération totale et définitive de tous les prisonniers y compris les 21 personnes condamnées à Oued-Amizour pour avoir seulement manifesté pacifiquement.
2° La reconnaissance des langues algériennes (berbère, arabe algérien) comme langues nationales.
3° La mise en marche d’un processus réel de démocratisation.
Le Comité de Défense des Droits Culturels pour sa part sans nier l’importance de toute décision dans ce sens reste vigilant et attentif au développement de la situation dans notre pays. Il appelle l’immigration et l’opinion internationale à rester mobilisées pour exiger du pouvoir algérien l’arrêt de toute répression.
Le lundi 12 mai à 12 h 30 au restaurant universitaire le "Tertre" un membre du comité de défense des droits culturels en Algérie (Section Nantes) a été agressé par deux éléments favorables à la répression qui sévit actuellement en Algérie et ce à la suite de la distribution du tract dénonçant cette répression sauvage.
Après des insultes verbales, des menaces du type "nous allons vous exterminer tous" (en parlant des Berbères), les deux éléments en vinrent à la violence malgré le sang froid du membre du comité. Sans l’intervention de quelques étudiants cet acte barbare aurait pu tourner au drame.
Cet acte ne trompe personne. Il s’agit d’une provocation caractérisée à laquelle le comité ne répondra pas et met à nu le caractère anti-démocratiques de ces individus.
Tous les étudiants témoins de cette action brutale, portant atteinte à la liberté d’expression, ont été indignés et plusieurs d’entre eux ont tenu à marquer leur sympathie à l’égard du comité.
Conscient de la gravité de cet acte, le comité appelle tous les étudiants Algériens à être vigilants et à ne pas répondre aux provocations d’où qu’elles viennent.
Le comité de défense des droits culturels en Algérien dénonce cet acte d’agression.
– exige la libération immédiate de tous les détenus ;
– exige le retrait immédiat des forces de répression stationnées en Kabylie ;
– exige la reconnaissance de l’identité nationale Berbère et l’enseignement des langues populaires (le Berbère et l’Arabe populaire).
Conformément
A LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DES PEUPLES
Adoptée à ALGER en juillet 1976 et qui reconnaît tout peuple le droit au respect de son identité, de ses traditions, de sa langue et de son patrimoine culturel et historique.
Appelle toutes les forces démocratiques à soutenir le peuple algérien dans sa juste lutte pour le recouvrement de son identité pour une véritable démocratie et le respect des libertés.
APPEL : RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE D’ALGERIE A OTTAWA (435 Daly Ave) ET MARCHE SYMBOLIQUE DEVANT LE PARLEMENT CANADIEN.
CDDCA,
c/o Revue Esprit
19, rue Jacob,
75006 Paris