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Communiqué n° 6
mardi 27 avril 2004, par
Le comité de Défense des Droits Culturels en Algérie a annoncé par voie de tracts, presse écrite et parlée l’interdiction faite par le préfet de Police de Paris de notre MARCHE PACIFIQUE prévue pour le 26 avril à 15 h. (M° Kléber)
Nous dénonçons cette mesure qui intervient dans les mêmes termes que celle qui frappait le 10 mars la conférence de Mouloud Mammeri à Tizi-Ouzou sur la poésie berbère ancienne.
Le 26 avril, 2h. avant l’heure prévue pour le rassemblement, le Comité de Défense des Droits Culturels en Algérie, avec son service d’ordre, a assumé ses responsabilités en invitant les manifestants non informés à rentrer chez eux dans le calme afin d’éviter "des troubles de l’ordre public".
Au même moment, Place de l’Etoile et M° Boissière les agents de l’Amicale ont tenté de semer des troubles et inciter ainsi la police française à l’interpeller des Algériens à 500 m à la ronde du lieu de rassemblement. Ces provocations des "amicalistes" ont déclenché l’interpellation systématique d’Algériens qui ont été conduits au C.A.P.U. (Centre Gravelle à Vincennes), dont certains ont été gardés jusqu’à minuit, contrairement au communiqué fait à l’AFP.
Au C.A.P.U., les interpellés ont subi pendant 9 heures durant les brimades habituelles, alors que les "amicalistes" ont été relâché en priorité et sans aucun contrôle sinon la simple présentation de la carte de l’Amicale ou de l’UNJA, en présence des responsables de l’Ambassade d’Algérie à Paris. Les 400 interpellés étaient soumis à une fouille systématique, au fichage, à la photographie....
Conscient de la gravité de la situation qui règne en Algérie et de l’inquiétude des interpellés, le Comité de Défense des Droits Culturels en Algérie s’inquiète de l’usage qui sera fait de ce fichier.
L’Amicale, service para-policier algérien, sème le trouble et le désordre au sein de la communauté algérienne émigrée par la menace, la délation et la violence physique.
Face à ces basses manœuvres orchestrées par l’Amicale, le Comité de Défense des Droits Culturels en Algérie appelle l’ensemble de l’émigration à rester UNIE et MOBILISEE pour arracher la libération de nos compatriotes arrêtés en Kabylie, Alger, Oran, Batna, Annaba, Ouargla, ...pour faire triompher les libertés démocratiques.
Nous exigeons des autorités en place en Algérie la cessation des actes criminels perpétrés quotidiennement contre la population ;
Nous exigeons la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées ou déportées ;
Nous demandons aux organismes internationaux l’envoi d’une Commission d’enquête pour que la vérité éclate sur les massacres et les arrestations massives de Kabylie et de l’Algérois ;
Nous exigeons la reconnaissance de l’identité berbère du peuple algérien et l’enseignement des langues populaires (Berbère, Arabe algérien).
Paris, le 27 avril 1980.
CDDCA,
c/o Revue Esprit
19, rue Jacob,
75006 Paris