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Kabylie, Alger, Tafsut n Imazighen, Evènements d’avril 1980, Printemps berbère

Motion des étudiants d’Alger

Revendication des étudiants de la Faculté Centrale parues dans la motion dégagée en meeting

jeudi 15 avril 2004, par Masin


Motion des étudiants de la Faculté centrale

Revendication culturelles

Nous exigeons :

 Télévision
1- Révision selon les préoccupations et aspirations des masses populaires du contenu des programmes.
2- Cessation des agressions insultantes et répétées par des films dénués de tout contenu progressiste.
3- Réalisation d’émissions d’expression populaire (arabe populaire et berbère dans toutes ses variantes).
4- Annonce des informations télévisées en langues populaires.
5- Priorité aux productions artistiques locales.

Radio : réforme des contenus et des programmes

1- Algérianisation des programmes de la chaîne I (en arabe populaire).
2- Rétablir au même titre que la chaîne I, la chaîne II dont les émissions doivent se faire dans toutes les variantes de la langue berbère : chaouia, mozabite, targui, chenoui, kabyle.
3- Assigner concrètement à la radio et à la TV algérienne le rôle qui lui est dévolu par la charte nationale, à savoir : l’élévation du niveau scientifique et culturel du peuple.
4- Information objective.

Création artistique

1- La production cinématographique : nous dénonçons le blocage à l’ONCIC de la production cinématographique nationale, notamment les dizaines de scénarios qui moisissent dans les tiroirs de l’ONCIC.
2- Nous exigeons une production cinématographique non sélective et démocratique au service des masses et dans les langues des masses populaires.
3- Nous exigeons le maintien des prix initiaux aux salles de cinéma.
4- Epanouissement et encouragement du cinéma amateur et la création d’une école pour la formation de cinéastes.
5- Sélection conforme à l’option socialiste du pays sur la qualité des films ; éliminer tous les films réactionnaires occidentaux ou orientaux.
6- Théâtre : depuis quelques années, nous avons constaté la disparition de certaines troupes théâtrales, due aux blocages matériels, à la censure et aux intimidations dont on été l’objet certains comédiens et acteurs.
Nous revendiquons la re-dynamisation de l’activité théâtrale à la télé, suivie de débats. Nous exigeons de cesser de faire du théâtre professionnel une activité commerciale.
7- Musique : faire revivre le patrimoine musical ancien dans toute sa diversité linguistique ; faire connaître les travaux des auteurs algériens sur la musique. Privilégier des auteurs algériens sur la musique. Privilégier sans entrave ni sélection abusive les chansons engagées au sein des mass médias. Œuvrer dans le sens de la préparation d’un festival national périodique de la culture populaire dans toute sa diversité. Revaloriser et approfondir la recherche du patrimoine culturel et son enrichissement dans le sens de l’option socialiste du pays.
8- Création artistique : démocratiser le système d’édition et assurer une large audience aux antennes algériennes. Lever les entraves dressées à la littérature algérienne dans les langues populaires : arabe populaire et berbère.

Système d’enseignement

1- Création d’une académie des langues populaires (arabe populaire et berbère dans toutes ses variantes).
Il est inacceptable que la langue berbère soit prise en charge par des académiciens
étrangers réactionnaires et que la langue arabe populaire soit enseignée exclusivement aux étrangers.
2- Enseigner langue berbère et arabe populaire à l’université.
3- Valoriser la recherche autour de langues populaires nationales.
4- Algérianisation effective de l’enseignement tant au niveau du contenu que des hommes.
5- Alphabétisation : préparation d’une campagne nationale ; que l’alphabétisation soit considérée comme un des axes principaux de révolution culturelle et que cela soit effectif.
6- Création, généralisation des écoles populaires.
7- Ouvrir l’Université aux travailleurs en dégageant une demi-journée qui les arrange.

Revendications des étudiants de la Faculté centrale parues dans la motion dégagée en meeting.

Alger, le 10 avril 1980.