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"Contre les atteintes aux droits culturels en Algérie"
Motion du CDDCA remise à l’ambassadeur algérien en France suite au rassemblement du 7 avril 1980 à Paris.
samedi 3 avril 2004, par
Nous, Emigrés Algériens, rassemblés ce jour 7 avril 1980 devant l’Ambassade d’Algérie à Paris autour du Comité de Défense des Droits Culturels.
– Déclarons notre solidarité effective aux manifestants de Tizi-Ouzou, Larba N’ath Iraten, Azazga, Aïn-el-Hammam, Akbou, Alger... ;
– Prenons faits et causes pour leurs revendications légitimes :
• L’enseignement de la langue berbère à l’école aussi bien au pays qu’au sein de l’émigration ;
• Le droit d’en faire usage par écrit et l’audiovisuel ;
• Le droit de l’utiliser dans les rapports avec l’administration ;
• Le droit d’expression pour tous en tout temps et en tout lieu ;
– Condamnons les mesures anti-constitutionnelles du 10 mars 1980 frappant la conférence de Mr. Mouloud MAMMERI sur la poésie berbère ancienne, partie légitime de la culture algérienne, et demandons la publication immédiate du droit de réponse à l’article calomnieux d’El Moudjahid du 20 mars 1980 qui déshonore l’Algérie devant l’opinion publique nationale et internationale ;
– Dénonçons la répression sauvage contre la manifestation populaire d’Alger du 26 mars 1980 et le renforcement de l’appareil répressif en Kabylie ;
– Exigeons de suite l’arrêt des poursuites pour activités culturelles et la relaxation des personnes séquestrées sans procès pour ces motifs, ainsi que le retrait immédiat 700 policiers envoyés récemment à Tizi-Ouzou ;
– Nous soutenons d’une manière permanente toute initiative en faveur de la culture et de la langue berbère et de leur épanouissement conformément aux dispositions de l’Article 28 de la Déclaration Universelle des droits des Peuples proclamée le 4 juillet 1976 à Alger :
"Tout peuple dont les droits fondamentaux sont gravement méconnus, a le droit de les faire valoir notamment par la lutte politique, syndicale et même, en dernière instance, par le recours à la force".
Paris, le 7 avril 1980
Motion adressée à l’ambassadeur algérien en France.
Une copie est remise à la presse pour publication.