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Une caravane pour tifinagh...
samedi 3 mars 2007, par
C’est sans doute une mission dont ils ont été chargés. L’Ircam y est pour quelque chose bien sûr. Mais comme cet institut est royal, il est évident que le Palais de M6 est de la partie : au fait c’est lui qui assure la prise en charge.
Disons donc que la monarchie marocaine fait la promotion de tifinagh, et cette fois-ci, à travers l’Europe... Mais pourquoi la monarchie marocaine s’intéresse-t-elle à tifinagh ?
S’agit-il d’un hasard ? Les quatre personnes chargées de cette mission viennent tous d’Arif : ça doit être la proximité géographique ! En effet, Arif est la région amazighe colonisée par la monarchie marocaine, qui est la plus proche de l’Europe.
A Paris, la caravane, sans chameaux, a été reçue, entre autre, par un Kabyle de France, militant de l’UDF (droite centriste française)... Et c’est Françoise de Panafieu, maire UMP du 17ème arrondissement de Paris, qui leur a prêté sa salle des fêtes à la Mairie du XVIIeme pour rencontrer les Parisiennes et Parisiens et leur parler de tifinagh...
L’on ne sait pas si les missionnaires ont eu le temps de faire un saut au Centre de recherche berbère de l’Inalco pour faire leur prêche en faveur de tifinagh !
Nous reviendrons certainement sur cette opération du Palais allaouite, mais en attendant nous publions un article de Rezki Mammar qui a assisté aux deux prestations des missionnaires marocains en région parisienne.
La Rédaction.
Un groupe de cadres associatifs traverse actuellement l’Europe pour présenter l’alphabet tifinagh. Il s’agit plus exactement de la graphie adoptée par l’Ircam, l’institut royal pour la culture amazighe. Le but de la tournée consiste donc à promouvoir ces caractères, une tâche difficile quand on sait l’attachement des berbérophones à l’alphabet latin. La caravane s’est arrêtée en à Madrid puis à Bilbao, à Paris, avant de prendre la route du Benelux. Nous avons assisté aux deux rencontres parisiennes des 17 et 19 février.
La caravane de tifinagh a fait escale à Paris les 17 et 19 février. La première rencontre se tient à la mairie du XVIIème, devant un public de 120 à 150 personnes. Six intervenants prennent place à la tribune. Deux prendront la parole : Rachid Raha, éditeur du journal trilingue Le Monde amazigh et vice-président du Congrès mondial amazigh et Mohamed Chami, linguistique, membre de l’Ircam. Les organisateurs ont soigneusement préparé la rencontre. Sur chaque siège se trouve un dossier de présentation de la caravane.
L’hôte, Mustapha Sadi, ancien président de la Coordination des Berbères de France ouvre la discussion en s’adressant aux deux intervenants : "Je vais vous demander messieurs de faire preuve de pédagogie". Et pour cause, le public ne connaît pas toujours les tenants et les aboutissants du choix de l’alphabet. 80% de la production dans cette langue a été écrite en caractères latins, de fait une large majorité du mouvement associatif
Tifinagh, une quatrième langue ?
Rachid Raha, explique qu’il était lui-même un partisan des caractères latins avant d’opter pour le tifinagh. Plusieurs raisons ont motivé ce militant d’origine rifaine : D’une part en allant sur le terrain, il a observé un accueil très favorable chez les jeunes. "Les enfants ont beaucoup aimé cette graphie" explique t-il en montrant un dessin. Rachid Raha ajoute que contrairement à un pays comme la Chine, au Maroc "il n’y a aucun signe distinctif pour dire que nous sommes dans un pays amazigh". Le tifinagh serait donc un "symbole" et un signe distinctif.
Mustapha Sadi se tourne vers Mohamed Chami pour lui demander le nombre de berbérophones au Maroc. Au moins quinze millions voire plus. Même les autorités admettent désormais la réalité, même si dans la pratique l’Etat ne tient pas compte de cette réalité.
Un débat houleux
Anir Bouyakoubi, de Tamaynut France intervient en faveur des caractères latins, pour lui, le tifinagh est "un choix politique qui sert le Palais". "Est-ce que vous n’êtes pas en train de nous créer une quatrième langue ?"
"demande une autre personne. Les deux porte-parole de la caravane se défendent d’être les représentants de la monarchie.
Rachid Raha réplique que "la graphie tifinagh va l’emporter sur toutes les autres graphies", il rappelle qu’en 1994, sous Hassan II, des militants de Tilleli [1] avaient été arrêtés pour avoir manifesté avec des caractères tifiinagh.
Un homme assis dans les premiers rangs se présente comme un enseignant de tamazight en Algérie. Il explique que si le tifinagh est adopté dans son pays, il abandonnera cette langue. Contre toute attente, la salle applaudit.
"C’est gentil de l’applaudir, mais moi il m’effraie" répond Mustapha Sadi en désignant l’enseignant. Justement, peu après, l’ancien président de la CBF en arrive à la situation dans notre pays : "Il y a des obstacles, il y a des gens qui ne veulent pas que le berbère soit enseigné en France". Il appelle les personnes présentes dans la salle à écrite individuellement à Gilles de Robiens, le ministre de l’Education nationale pour que l’Etat s’investisse davantage.
Le syndrôme HCA
Deux jours plus tard, une seconde rencontre a lieu avec les membres de la caravane avait a eu pour thème "Les Berbères, les meilleurs interlocuteurs entre le Maroc et le France". La table ronde se tient le lundi 19 février à l’université Paris VIII (Saint-Denis). Mais le campus est en vacances entre les deux trimestres universitaires, la rencontre ne rassemble que 25 personnes maximum. L’événement a été annoncé sur deux sites et peu de gens sont au courant.
Cette fois-ci, il est question des Berbères marocains de France. Dans le public, quelques personnes feuillettent le dernier numéro de Marianne. Certains regrettent que l’article ne parle que des Kabyles de l’Hexagone. Pour d’autres justement, c’est la preuve que ces derniers ont su s’organiser plus que les autres.
La question de la langue revient rapidement avec les questions de la salle. Aicha, originaire du sud du Souss, demande à Mohamed Chami comment se procurer des documents sur tifinagh. "L’Ircam serait bien inspiré de publier ce genre de textes sur son site", lance un militant qui se fait appeler Socrates. "Il est à l’image du HCA" répond un autre intervenant, Gaya. Ce dernier cite le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) comme un exemple d’opacité à ne pas suivre. Rachid Raha et Mohamed Chami promettent de transmettre ces doléances à l’institution.
Rezki Mammar,
journaliste,
créateur de Rezki.net
[1] Ndlr : "Tilelli" est une association basée à Tizi-n-Imnayen (Goulmima). C’est l’une des rares associations refuser de se mettre sous le giron du Palais.
Messages
1. Une caravane pour tifinagh..., 3 mars 2007, 17:07, par ITRAFUY
j’aurai aimé être a Paris ce jour la pour mettre a nu les prétendues préoccupation de cette caravane sur la question amazighe .depuis quand un certain Chami encore moins Zahid ou Raha se préoccupent ils de tamazight.?je me souviens que Chami, professeur a l’université d’Oujda, avait peur quand le MCA d’Oujda organisait ses activités et publiait ses communiqués .il disait toujours c’est pas le MCA c’est timessi pour dire le feu.implicitement.Chami cherchait se cherchait une place au sein dans la coordination nationale des associations culturelles berberes au maroc.n’ayant pas trouvé cette place il a viré vers une solution régionaliste, une sorte de confederation des association du rif qui n a pas reussi a drainer la sympathie de la majorité des militants du rif qui sont issu du MCA.bref Chami n’a aucun projet politique a défendre a part celui de rendre service au makhzen.au lieu de faire le choix d’un homme libre amazigh en s’inspirant de Abdelkrim Khettabi et des autres martyrs, il est en train de faire la campagne pour le palais royal en Europe .pourquoi monsieur Chami ne va-t-il pas dans une campagne au petit village d’Anefgou ?pourquoi ne demandent il pas les comptes des dons détournés du séisme d’Alhociema ?pourquoi ne demande-t- il pas l’indemnisation des régions du Rif suite a la colonisation espagnole ?pourquoi ne canalise t il pas ses efforts pour demander et exiger du pouvoir un plan du développement des régions du nord pour sortir les berbères de leur ghettos ?Chami sait et connaît tous les problèmes du nord, mais comme intellectuel au service des autres , il a choisi d’etre un esclave, un homme non libre. quelle honte pour un rifain, quelle honte pour une région ¨ ! Abdelkrim khettabi ne serait il q’ un simple slogan qu on scande sans sens et sans contenu. quelle fin des temps .mais ce Rachid Raha, qui fait le sale boulot avec .il a longtemps fait du bruit pour nous convaincre qu’il est parfois anthropologue , parfois linguiste alors qu’il n’a jamais fait des études de ce genre. après avoir longtemps parlé de tamazight , de autonomie du rif et autres sortie médiatique non réussie, puisque Raha n’a lui non plus aucun projet politique amazigh a défendre a part celui e sous-traiter tifinagh pour le makhzen. mais quel bonheur pour ce marginal d’être élu parmi ceux qui partent en caravane .il a dit que les membres de l’association Tilelli ont été détenus car il brandissait des banderoles écrite en tifinagh. quelle courte mémoire pour ce tard venu a l’amazighité .Tilelli a toujours défendu le caractère latin , tout en maintenant tifinagh pour la symbolique berbere.et Tilelli n’est pas ircamienne a ce que je sache .c’est facile d’être a la capitale et de penser a la place des berberes .pourquoi Raha n’organise -t-il pas une caravane pour expliquer aux rifains que l’argent des banques de Nador et Alhoceima ne servent en rien le développement du Rif ? pourquoi il n’est plus sur la ligné de Elkhettabi et Lala Bouya qu’il ne cesse de répéter toujours .voila encore un petit homme, un esclave des temps du Maroc nouveau. au lieu de canaliser ses efforts et son intelligence pour servir son peuple ce berbérophone se met dans le giron du makhzen qui a massacré ses ancêtres et sa culture .aujourd’hui il est en train de tuer sa langue en la transcrivant en tifinagh. malheur a vous tous, ces nouveux pervertie l’amazighité, ces neo-berberes de l’arabisme.
quand a monsieur Zahid, ce fameux journaleux et pseudo-écrivain. il n ajamais été militant du mouvement culturel amazigh .a Rabat il a eu toujours un parcours opportuniste tantôt avec Dghirni tantôt avec Idbelkaceme ou Raha et maintenant avec l’ircam. je pense que personne n’a oublié qu’il a travaillé également pour un journal islamiste intégriste marocain .et aujourd’hui belle est la tournée pour tifinagh de l’ircam , cela fait un parcours touristique de plus.
bref le point commun entre ces trois personnes est le pur opportunisme au moment ou les vrais militants ont opté pour l’autonomie du mouvement culturel amazigh, eux et d’autres étaient là pour saisir toute occasion propice pour servir le makhzen en contrepartie de quelques sous .il n’est pas surprenant qu’ils ne soient pas capable défendre ni tifinagh ni le latin .depuis quand des mercenaires sont-ils convaincus de quelque cause que ce soit ?l’essentiel pour eux c’est d’être payé sur le dos des autres berbères.
bref les imazighen indépendants sont convaincu que c’est par le caractère latin que tamazight va pouvoir avancer vers la modernité et l’universalité, que tifinagh demeure entre autre un symbole identitaire. et que seul le combat autonome et en hommes libres que les berbères s’affranchiront du joug arabo-islamiste..
malheur a vous tous nouveaux mercenaires da la cause amazighe.
les vrais hommes libres sauront faire la différence.
ITRAFUY
1. Une caravane pour tifinagh..., 4 mars 2007, 18:56, par AKSIL
Azul.
M. ITRAFUY, c’est bien ce que vous avez écrit. Il faut continuer.
2. Une caravane pour tifinagh..., 9 mars 2007, 18:38, par amazigh
bravo, vous avez dis tt il me reste de faire la conclusion IRCAM=IRCAN(saltè,la merde).
ircan = la merde en berber
3. Une caravane pour tifinagh..., 11 mars 2007, 10:51
ITRAFUY,
Merci pour cette mise au point.J’ajoute juste une chose : Chami ( quel nom déjà !) est membre de l’USFP, l’antenne du parti baâth au Maroc. Comment un baâthiste "barbare" ( c’est comme ça que ses amis désignent les Amaizghs) peut-il défendre le tamazight ? Comment les militants du Rif peuvent-il élire un tel personnage à la tête de leur confédération ? C’est tout simplement absurde !
La seule chose où ce petit monsieur ( chez les Amazighs à ce que je vois il y a énormément de petits, des esclaves même si vous voulez) s’est illustré est la défense de son ami le ministre arabiste puant de l’éducation nationale, arabe bien sûr, contre les attaques des militants amazighs qui l’accusaient de faire de l’enseignement de la langue amazighe du n’importe quoi. A part cela, rien du tout. Absolument rien. On n’entend jamais parler de cet énergumène et encore moins des autres.
Qu’on se le dise en toute franchise, tant que les Amazighs sont colonisés par les Arabes, il ne faut pas croire que l’enseignement de leur langue, même si elle est écrite en latin, sera une réussite. Je ne pense pas que la question de la transcripition est encore une priorité : Amazighs de tous pays, soyez avant tout libres et après on parlera de la transcription de l’amazigh.
Voilà le grand défi auquel il faut s’atteler au lieu de discuter des futilités comme nous l’avons toujours fait. Une fois libres, si on s’en sort très bien, tant mieux ; si on ne s’en sort pas, qu’on crève tous. Tout de suite. En tous les cas, il vaut mieux mourir que de vivre sous les bottes des colonialistes panarabes et autres terroristes fasistes et leurs amis les esclaves "barbaresques".
Un Amazigh de l’éternel Souss
4. Une caravane pour tifinagh..., 15 mars 2007, 19:06
Raha n’est ni journaliste, ni anthropologue, ni médecin, ni ... il n’est rien. Ce qu’il est rééllement c’est un lécheur des bottes du pouvoir et de ses enfants. il est, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, membre du Conseil d’administration de BMCE Bank, une banque arabiste qui prostitue tamazight !
Honte a vous !
5. Une caravane pour tifinagh..., 16 mars 2007, 20:23, par Wina
je ne suis pas d’accord avec vous quand vous disqualifiez le problème de la transcription ! c’est une erreur grave de croire à cette voie car avec la production -de qualité bien sûr- en caractères latins, les Amazighs imposeront leurs choix, alors qu’en laissant le terrain vide, comme c’est le cas maintenant, c’est le pouvoir et ses esclaves culturels qui s’en occupent. La destruction des bases d’une relève proche est leur tâche. Tout en soutenant les caractères tifinaghs du pouvoir, les pollueurs culturels permettent au pouvoir de respirer car les apprenants des tifinaghs ne se sentiront bernés qu’après avoir perdu leur temps. Beaucoup n’iront pas loin dans ce pseudo apprentissage.
Pour avoir des soldats de liberation, il est urgent de s’armer fortement ; les caractères latins en sont des balles précieuses mais qui peuvent être périmées avec le temps qui passe sans utilisation.
6. Une caravane pour tifinagh..., 20 mars 2007, 19:20
a ma connaissance, la Fondation David Hart n’exsite pas de tout. elle avait existé avec une seule personne comme membre de bureau et du conseil d’administration : Raha. Ce type malhonète a pillé la bibliothèque du pauvre Hart au nom de cette fondation. selon les dernières infos, Raha essaye de ramerner tous les livres au Maroc, comme ca ils sont dispersés entre Granada, Mlilia et Rabat. A Dieu Hart !
2. Une caravane pour tifinagh..., 24 mars 2007, 10:55, par O-Look
Pour ceux qui adorent les caractères tifinaghs :
Qu’est-ce que vos enfants vont lire après avoir appris ces caractères ?
A ma connaissance, il n’y a que des livrets publiés par l’IRCAM.
Et c’est ça l’avenir de la langue amazighe ?
C’est d’être une langue sous le parasol du pouvoir marocain, pouvoir policier et manipulateur par excellence.