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Kabylie, Tafsut n Imazighen, Evènements d’avril 1980, Printemps berbère

Samedi 12 avril 1980

Cinquième jour d’occupation

lundi 12 avril 2004, par Masin

Samedi 12 avril 1980.
- Cinquième jour d’occupation.

La nuit du 11 au 12 est encore plus pénible que celle de la veille. Beaucoup de rumeurs d’invasions nocturnes persistent. Il y a même début de panique chez certains. Les enseignants d’Alger, les étudiants ainsi que la presse étrangère sont rapidement alertés de la situation alarmante qui prévaut à Tizi-Ouzou. En milieu de journée, une invitation aux enseignants pour se rendre chez Bererhi est transmise par le wali.

A Alger, on note toujours les mêmes divisions entre partisans de la grève et partisans de la reprise. La CNE de l’UNJA désapprouve les textes du secrétariat de l’UNJA, tente de récupérer une partie du mouvement en prévoyant notamment un rassemblement des étudiants à Boumerdès le 17 avril.

A Tizi-Ouzou, l’après-midi, de bons groupes de travail fonctionnent sur différents sujets ; notamment un groupe de femmes qui discute du projet de code de la famille, ainsi qu’un groupe de travail composé de travailleurs de l’Université où le débat se déroule en kabyle. Les autres groupes participent à l’élaboration du programme détaillé de revendications de la Communauté universitaire à présenter aux autorités.

Dans l’après-midi, une délégation du Comité anti-répression partie voir les autorités pour la libération d’un étudiant interpellé, se voit tenir des propos très injurieux à l’égard d’un enseignant algérien absent et ce, par un officier supérieur de la police ("je suis un Kabyle, et je ne permettrai pas à un Arabe marié à une française de me dicter quelle est ma langue").

Le racisme est donc officiellement propagé par les autorités.

En fin d’après-midi, le personnel hospitalier tient une AG à l’hôpital, en présence de délégués de l’Université, et présente une motion de soutien qui, dès le lendemain, recueillera plus de cent cinquante signatures...

Le soir, on confirme une importante manifestation à Sidi-Aïch causée par l’interdiction tardive dont a été victime le chanteur Ferhat, lequel sera arrêté encore une fois (au total trois ou quatre fois). Le cinéma aurait été mis à sac. On rapporte aussi des heurts violents à El Kseur, des manifestations à Boghni et à Ouadhias. Le soir on assiste à une tentative d’agression contre un enseignant venu rejoindre l’Université.

La nuit on parle de l’arrivée de quarante camions de soldats en renfort en Kabylie.

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 Du 9 au 25 mars 1980