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Les délires de la Macronie

La police française arrête arbitrairement un militant kurde pour plaire à Erdogan

dimanche 11 novembre 2018, par Masin

Il y a de ces dérives qui passent sous silence... Oui, elles passent sous silence car ça frappent ceux-là qui viennent, par les combats qu’ils mènent, mettre la "démocratie" française devant ses contradictions. Cette fois-ci l’arbitraire "républicain’a visé un militant politique kurde, Ahmet Kaya, qui est arrêté et placé en garde à vue le jeudi 8 novembre avant de passer devant le TGI de Bobigny en comparution immédiate le vendredi 9 novembre, tard dans la soirée. Vous aurez compris, il s’agit là d’un geste que le régime de Macron fait en direction de son ami Erdogan, ce dictateur soutien des djihadistes, qui va honorer le Forum de la Paix d’Emmanuel Macron.
"Kurdistan Au Féminin" qui a dénoncé cette arrestation affirme que "le politicien kurde Ahmet Kaya a été arrêté sur la base de fausses accusations avant la visite du président turc Erdogan à Paris".
De son côté, l’Union Syndicale Solidaires dénonce cette "arrestation arbitraire et demande la libération immédiate du militant kurde incarcéré, et l’arrêt des poursuites contre les militant.e.s en exil s’opposant au régime fasciste turc". Ci-après la déclaration de Solidaires.

La Rédaction.



Macron réprime pour plaire à Erdogan

L’Union Syndicale Solidaires a appris avec stupeur l’arrestation d’un activiste kurde à la veille de la venue d’Erdogan en France pour les commémorations du 11 novembre. Placé en garde à vue le mercredi précédent pour « violation des obligations du FIJAIT » (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes), il a fait l’objet d’une comparution immédiate devant le TGI de Bobigny, tard dans la soirée de vendredi. Dans le dossier d’enquête monté de toutes de pièces, que d’ailleurs les juges et la procureure n’arrivaient pas à comprendre, il lui est notamment reproché de s’être rendu à l’étranger sans en avertir les autorités françaises. Selon l’enquête, il serait notamment allé à Edimbourg et à Bodrum (Turquie), muni d’un « passeport anglais » et « en compagnie de sa femme et de ses deux enfants ». Or, l’intéressé est célibataire, réfugié en France depuis 2006 et ne détient pas de passeport. Et s’il lui était venue l’idée saugrenue de s’aventurer en Turquie où sa tête est mise à pris, il n’aurait certainement pas pu se trouver ce jour-là devant les juges français. Reconnaissant que le dossier ne tenait pas la route, le parquet a demandé un complément d’information. L’affaire a été renvoyée à une audience ultérieure fixée au 20 novembre. Mais, entre temps, le militant a été placé en détention provisoire.

Cette arrestation est clairement un cadeau fait au régime turc, avec lequel la France cherche à renforcer ses relations commerciales, au mépris de la sanglante répression qui s’abat sur toutes les forces progressistes et les minorités, en particulier les Kurdes. Cette fois l’état français va plus loin : ne se contentant plus de simplement fermer les yeux, il se fait le laquais de l’état turc en emprisonnant ses opposante.. En deux ans, ce sont prêt de 150 militant.e.s qui ont eu à subir l’arbitraire policier. A l’inverse, justice n’a toujours pas été rendue pour l’assassinat en 2013 des trois militantes kurdes en plein Paris, alors que toutes les preuves convergent vers Ankara.

L’Union Syndicale Solidaires demande la libération immédiate du militant kurde incarcéré, et l’arrêt des poursuites contre les militant.e.s en exil s’opposant au régime fasciste turc.

Union Syndicale Solidaires
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Paris, le 10 novembre 2018

Lire l’article sur le site de Solidaires