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Le Café littéraire d’Akfadou interdit...
mardi 13 novembre 2018, par
Les autorités de l’Etat algérien en Kabylie viennent, pour la énième fois, d’interdire une rencontre organisée par le Café littéraire d’Akfadou le samedi 10 novembre 2018. Il s’agit d’une rencontre avec Ramdane Achab, enseignant, auteur et éditeur.
Le Café littéraire d’Akfadou a rendu publique une déclaration par laquelle il dénonce
un régime liberticide qui "vient encore de frapper, à travers ses relais locaux, pour museler la parole et la réflexion libres".
A rappeler que le 22 juillet 2017, à Awaqqas (Aokas), une conférence du même Ramdane Achab a été interrompue par l’irruption de policiers anti-émeutes dans le Centre culturel de la ville où se tenait la conférence pour évacuer l’assistance tout en brutalisant les personnes venues écouter Ramdane Achab.
Nous publions ci-après la déclaration du Café littéraire d’Akfadou.
La Rédaction.
Pour un retour effectif au régime déclaratif
Dans le cadre de ses activités visant la promotion du livre, de la lecture, des auteurs, des espaces de débats, de réflexions et d’échanges libres et autonomes, le café Littéraire d’Akfadou vient de se voir interdire l’accès à la salle de la maison de jeunes de la commune, où devait se tenir une rencontre avec l’enseignant, auteur et éditeur Ramdane Achab.
Cette même salle reste pourtant grande ouverte et sans conditions à toutes les activités folkloriques, festives ou laudatrices du pouvoir.
Le régime liberticide en vigueur dans le pays depuis l’indépendance vient encore de frapper, à travers ses relais locaux, pour museler la parole et la réflexion libres.
Exiger des autorisations soumises au bon vouloir des autorités exécutives pour la tenue d’un café littéraire est le summum des aberrations. Une atteinte insoutenable à la liberté d’expression et de réflexion.
Les événements d’Aokas de l’été 2017, suite à la répression féroce par les services de sécurité de la conférence que devait tenir le même Ramdane Achab, et la grande mobilisation qui s’en est suivie, couronnée par l’historique marche du livre, ont instauré pour un moment un retour au régime déclaratif pour la tenue des cafés littéraires.
Les autorités reviennent aujourd’hui à Akfadou sur les acquis d’Aokas.
Tout en dénonçant énergiquement cette énième atteinte à nos libertés par les autorités, nous en appelons aux militantes et militants, aux partis politiques, aux associations, à la société civile pour réagir et pour agir face à ce déni d’un droit élémentaire, celui de s’exprimer et d’exprimer des idées dans le cadre d’un café littéraire.
Il y va de notre dignité à tous, il y va de notre liberté à tous, il y va de la liberté.
Akfadou, le 10 novembre 2018
Le Café Littéraire d’Akfadou.