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Culture berbère en France

L’association "MCBF" n’est plus !

jeudi 31 mars 2005, par Masin

Créée en février 2003, autour du projet de "Maison de la culture berbère de France", la MCBF est une association dont l’objectif principal était de constituer à Paris un lieu permanent pour la culture berbère. Beaucoup d’espoirs ont été placés en ce projet notamment suite à l’intérêt initial suscité par la Mairie de Paris.
Mais voilà que deux ans après, l’association, et par la même le projet, buttent sur des blocages et le Conseil d’administration de la MCBF constate l’absence de perspective de concrétisation précise du projet.
Ce constat a conduit l’Assemblée générale de la MCBF à décider la dissolution de l’association le 26 mars 2005.
Une fois de plus, l’on se rend compte que concernant la question berbère, tout projet lourd, ambitieux et indépendant embarrasse plus qu’autre chose la classe politique et les décideurs institutionnels français.
Nous publions ci-après le communiqué de la MCBF annonçant la dissolution de l’association.




Maison de la Culture Berbère de France




Communiqué





Après avoir pris connaissance du rapport moral de M. Salem Chaker, Prési-dent de l’association, concluant, après deux années d’exercice, de démarches et de contacts, à l’absence de perspectives précises de concrétisation du projet de Maison de la Culture Berbère,
l’assemblée générale extraordinaire de la MCBF, réunie le 26 mars 2005 à Paris, a décidé par 21 voix sur 24 la dissolution de l’association.

En effet, après une analyse lucide et approfondie de la situation, l’association a été amenée à constater que malgré :

  les promesses initiales de la Mairie de Paris,

  le très large soutien du monde intellectuel et culturel,

  le travail considérable de définition et d’affinement du projet,

  les innombrables contacts et relances menés auprès de la Mairie de Paris,

  le travail méthodique de recherche de soutiens politiques (à Gauche comme à Droite de l’échiquier politique),

  la recherche précise d’une alternative à la localisation parisienne (hypo-thèse marseillaise explorée par S. Chaker),
il n’existe aucune perspective de concrétisation rapide du projet.

La Ville de Paris n’a donné aucune suite concrète à ses promesses initiales et n’a pris aucun engagement formel, malgré la saisine et l’intervention de la direction du Parti socialiste.
La Ville de Marseille, après avoir manifesté un certain intérêt, n’a pas confirmé son engagement, malgré l’intervention et le soutien du Président du Sénat.

Concrètement, depuis la création de l’association en février 2003, et malgré les espérances de départ, l’association n’est pas parvenue à obtenir le soutien effec-tif d’autres institutions que celles de départ, à savoir l’INALCO et la DGLFLF. Et il n’y a aucune raison objective de considérer qu’il soit possible d’y parvenir dans un délai prévisible. De nombreux indices permettent au contraire de penser qu’un projet lourd, ambitieux et indépendant, comme l’est la MCBF, embarrasse plutôt la classe politique et les décideurs institutionnels, plus accoutumés à des projet clientélistes et/ou instrumentalisés.

Néanmoins, le projet de "Maison de la Culture Berbère de France" n’est pas mort, car il correspond à un besoin social objectif et a soulevé de grandes espéran-ces. Mais il devra être repris sur d’autres bases et avec d’autres méthodes.


Salem CHAKER.

Paris, le 30 mars 2005.


Pour en savoir plus, télécharger le rapport moral présenté en Assemblée générale

Messages

  • Azul, j’ai un grand respect pour votre travail M. Chaker, ce n’est pas le premier obstacle qu’à rencontré Tamazight et ce n’est pas celui là qui va l’arrêter, cette nouvelle m’amène à me souvenir des promesses des gens de droite dans le cas de leur éléction, mais les promesses tout le monde en fait, chacun pour ses propres intérets.
    Vivement qu’apparaissent des gens amoureux des cultures et à la hauteur de la réputation de la France : un pays culturellement riche et ouvert.

    Je souhaite Renaissance à la MCBF.