L’assaut sur Watya

Depuis l’attaque des drones Emiratis sur la ville amazighe de Jadu, dans la nuit du 13 au 14 avril, les combattants amazighs ont mis dans leur viseur la base de Lweṭyet (Watya).
L’offensive de ce mardi 5 mai a permis aux combattants de pénétrer dans l’enceinte de la base. Le commandant des milices chargées de la sécurisation de la base, Ousama Amsik Zentani, a été tué ainsi que son adjoint. [2] Plusieurs dizaines de combattants de ces milices qui occupent la base ont péri lors de cette attaque.
Plusieurs véhicules armés ont été détruits, d’autres ont été récupérés par les combattants du Volcan de la colère [3]. La base est mise hors état de fonctionnement.
Cette opération qui n’est pas encore achevée, s’est soldée du côté du combattants du Volcan de la colère, par la perte de 22 hommes [4] et plusieurs blessés.
Les combattants se sont retirés pour laisser place aux frappes de l’aviation du GNA [5] qui a, dès la nuit tombée, effectué plusieurs frappes sur la base.
Les martyrs qui sont tombés ce mardi 5 mai n’ont fait que renforcer la détermination des troupes des combattants amazighs qui promettent d’y retourner et "frapper fort et sans pitié". La base de Watya risque de devenir le cimetière des mercenaires qui y sont et qui refusent de partir.

Mais comment se fait-il que cette base qui se trouve au cœur des régions amazighes est tombée entre les mains de Haftar ?
La question est plus que légitime d’autant plus que cette base se trouve entre At-Wilul et Adrar n Infusen, en plein cœur du territoire contrôlé par les Amazighs. En effet, en 2011, après la chute de Kadhafi, la base de Watya est tombée sous le contrôle des habitants de Zentan qui ont activement participé à la guerre contre Kadhafi et ses mercenaires. Zentan est une tribu d’Adrar n Infusen entièrement arabisée et qui est la plus importante démographiquement dans la région. Ce sont eux qui ont tiré le plus profit de l’armement largué par Sarkozy en 2011 dans les montagnes d’Infusen. Ces derniers, aux positions mouvantes et très souvent opposés aux Amazighs, sont passés dans le camp de Haftar [6]

La Rédaction.