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L’arabo-délire du dictateur Kadhafi...
lundi 19 décembre 2005, par
A un moment où la question amazighe en Libye est d’actualité notamment avec les tentatives du régime de Kadhafi de tremper l’opinion avec ses soit-disant gestes favorables à Tamazight, nous publions cet article, toujours d’actualité, de Robert Jaulin qui est paru en 1995 à Rabat dans le numéro 7 de la revue Tifinagh.
Bien entendu, nous tenons à préciser que nous ne partageons pas du tout le terme de "Maghreb", utilisé par l’auteur dans cet article. Ce terme est, lui même, né de cette volonté acharnée d’arabiser les Nords-africains et de faire appartenir le pays des Imazighen à un "monde arabe" utopique.
Par Robert Jaulin
L’important n’est certes pas l’arabisme délirant du "colonel-penseur" ni même le fait que ce délire tienne, dans son domaine, le haut du pavé, mais que ce domaine existe ; car c’est à son existence qu’est due la surenchère libyenne. Et cette surenchère ne peut avoir pour valeur de masquer le reste, ou d’être utilisable comme bouc émissaire, bien au contraire, car d’en rire et s’en indigner ne la concerne qu’incidemment ; notre propos s’adresse à cet "arabo-islamisme" d’origine comme de vocation "prophético-coloniale".
L’ensemble précède ici - comme le veut "la règle" - la partie, c’est-à-dire la façon khadafienne de l’arabo... pauvre peuple libyen, si étranger à tout cela, et, plus spécifiquement, pauvre population berbère, contre laquelle l’absurdité se déchaîne avec rage. Car la Libye appartient à l’aire berbère, lors même que l’arabe soit devenu la langue de 75% de la population. La présence de quelques tribus d’origine arabe ne modifie pas une appartenance maghrébine, elle, fondamentale.
L’arabisme libyen : une "vérité révélée"
La manifestation particulièrement insupportable de l’arabo-islamisme libyen, récupère, infléchit et détourne des attitudes, des discours, éventuellement savants, auxquels on donnerait volontiers "le bon Dieu sans confession". Croire que "l’Afrique du Nord fut intégrée à l’Orient par sa conversion à l’Islam", comme l’affirme Charles-André Julien, ou affirmer que l’Islam implique la conjonction Orient-Occident, (cf. E. F. Gauthier) ne va pas jusqu’à prendre le chemin de la "dissolution-intégration" du "Maghreb dans l’arabo-islamisme". Mais le propos, alors tiré à hue et à dia, peut y conduire. Il s’agit au reste d’une opinion fort controversée et ce n’est point se situer en rupture absolue de ne pas la partager. H. Pirenne soutient qu’il y eut du fait de l’Egypte, des Phéniciens, puis des Grecs et, de Rome, mariage entre l’Orient et l’Occident, un mariage qui fut essentiellement brisé par l’Islam. L’alliance n’avait certes pas toujours été aisée, mais la longue histoire de la Méditerranée est là qui en donne un témoignage, et rien ne prouve, bien au contraire, que le Maghreb, qui appartenait à la partie occidentale de ce monde - l’intersection avec l’Orient allait de l’Egypte à la Cappadoce - ait cessé d’y appartenir ; la conquête arabe semble plutôt avoir interrompu le dialogue ou imposé une sorte de silence. Regagnons la Libye.
L’arabisme actuel a, comme toute "vérité révélée", pour corollaire ou/et fondement, la négation de la réalité quotidienne, c’est-à-dire la négation de l’identité profonde des "élus", ici l’élection à l’arabisme. La Libye fait corps avec le Maghreb, quelle que soit sa spécificité ; chacune des parties du Maghreb - et ces parties ne se peuvent strictement définir en raison des nations actuelles - est au reste spécifique, malgré l’ensemble commun ; la communauté est sous-tendue par une toile de fond berbère, les différences se réfèrent tant à une berbérité "locale" qu’à l’importance des invasions et des récupérations étrangères. Si les Phéniciens (et avant eux les Tyriens, qui étaient aussi des Sémites marins à la recherche de métaux ; ils fondèrent la ville d’Uttica en Tunisie), les Romains, les Vandales, les Arabes, les Turcs, les Français, récupérèrent toute l’Afrique du Nord, il n’y laissèrent pas partout la même trace et n’effacèrent jamais la présence, elle toujours majoritaire, des Berbères. Le monde berbère est ainsi marqué par de nombreuses influences, après avoir été le produit de plusieurs vagues de pénétrations terrestres. [1]
La plus ancienne de ces vagues - les Chamites au Ve millénaire - a essentiellement occupé l’Egypte, d’où ils ont repoussé les populations noires vers le Soudan et le Sud de l’Ethiopie, avant de pénétrer profondément l’Afrique. Les Éthiopiens, les Nilotiques, les Bantous seraient nés des contacts entre les Chamites et les Noirs. Les Hamites, qui suivirent entre le IIIe et Ier millénaire avant notre ère, occupèrent le littoral méditerranéen et seraient, eux, des proto-berbères. À la limite sud du Maghreb, ils se mélangèrent avec des populations locales, et donnèrent naissance aux Maures et aux Touaregs, inclus à l’ensemble berbère, et à d’autres populations situées, elles, à la limite "au-delà" les Sarakollés, les Songhays. Une vague d’invasion sémite succéda aux Hamites et fut suivie par une quantité d’autres petites vagues.
La conquête arabe, elle aussi sémite, fut beaucoup plus tardive. Si, lors de la première pénétration, au VIIe et VIIIe siècle, elle était majoritairement arabe, cette majorité fut numériquement de peu d’importance - très inférieure à dix mille personnes semble t-il - alors que l’invasion vandale est estimée à au moins quatre vingt mille personnes.
Les invasions arabes : une goutte d’eau dans la masse berbère
Les "Arabes" qui vinrent d’Espagne, après la reconquête chrétienne de celle-ci, n’étaient pas, dans leur majorité, des Arabes "pur sang" ; ils comptaient parmi eux de nombreux Espagnols islamisés. Si les colonisations phéniciennes (sur le littoral), romaines (littoral et arrière-pays), puis turques et françaises, furent politiquement fort importantes, elles ne modifièrent pas les attitudes profondes et, donc, la trajectoire, de la civilisation berbère. Ces multiples invasions furent dissoutes dans une "masse" berbère, plus encore qu’elles ne dissolvent celle-ci, car plutôt que de devenir autres à eux-mêmes, c’est dans les façons berbères d’être ces autres que l’histoire se moula ; et si les raisons d’être inquiet ne manquent point, aujourd’hui, on ne peut cependant prétendre qu’un monde est en train, après qu’on ait voulu lui faire rendre gorge, de rendre l’âme.
La Libye, qui fut si mêlée à l’ancienne Egypte - celle-ci compta un Berbère parmi ses pharaons - n’eut pas pour autant à subir avec une rigueur particulière l’influence arabe, car l’Egypte n’était pas arabe ; le président Sadate ne craignit au reste pas de rappeler qu’elle ne l’était pas devenue [2], alors qu’on l’accusait de ne pas être solidaire des "États arabes". L’usage de la langue arabe ne s’est généralisée, en Libye comme dans le reste du Maghreb, que durant le dernier siècle. Ibn Khaldoun déclara qu’une fraction minoritaire de la population citadine parlait, au Maghreb, l’arabe, et que les seuls à avoir un usage convenable de cette langue étaient les Andalous réfugiés d’Espagne ; quant aux Berbères disait-il, ils semblent rebelles à une bonne compréhension et à une bonne prononciation de l’arabe.
Au XIXe siècle, au moment de l’occupation française, la situation ne s’était pas fondamentalement transformée, et si les choses sont différentes aujourd’hui, c’est que la langue arabe a sans doute immédiatement eu à jouer le rôle "d’associé" puis d’héritier de la colonisation française ; que l’héritage, dans un tel cadre, se fasse par rupture "politique" ne change rien à l’affaire, puisque ce "cadre" se situe dans l’ensemble "prophétique". Le discours qui en résulte est bien souvent parsemé de hoquets ou de bégaiements, et l’arabe dialectal, ai-je ouï dire, s’en ressentirait. Ces quelques propos essaient, malgré leur excessive généralité, d’évoquer tout à la fois la complexité et la permanence du Maghreb, et par là, de souligner l’inanité de sa réduction à l’arabisme.
L’outrance de l’attitude libyenne - et où, comme le rappelait Hocine Aït Ahmed [3], M. Khadafi joint hélas le geste à la parole - s’en trouve ainsi soulignée. L’information ne manque malheureusement pas, qui témoigne de "l’arabo-délire" libyen, mais nous n’en ferons pas le tour et ne la résumerons pas ; nous allons nous contenter de quelques anecdotes. Celles-ci ont des origines diverses, mais elles proviennent, dans leur majorité, d’un rapport non rendu public émanant d’un coopérant français ayant officié durant quelques années dans les universités libyennes, d’un part, de textes émanant de Berbères libyens réfugiés en Europe, de l’autre [4].
Le petit Livre Vert, ou la croisade arabo-africaine
C’est donc vers les "détails" significatifs des attitudes que nous nous tournons. Quelques manuels ont, en Libye khadafienne, à charge d’introduire aux vérités nouvelles ; le plus célèbre est le petit livre vert du colonel leader, à usage d’abord interne, mais néanmoins traduit dans de nombreuses langues et largement célébré dans le cadre de l’activité messianique dudit frère colonel. Les adeptes du Sentier Lumineux, les universitaires-révolutionnaires péruviens s’en délectent. Il semble que le colonel ait rédigé son "message" avec l’aide d’intellectuels de gauche européens ; texte burlesque. Un ouvrage, produit d’entretiens accordés par M. Khadafi à trois journalistes (un Français, un Marocain et un Américain) complète le précédent ; on y apprend que c’est une honte et un crime qu’il convient de châtier que de prétendre être berbère [5].
"La verte Libye de Khadafi", de la plume d’un journaliste italien n’a évidemment pas la superbe des œuvres du guide-colonel ; elle n’en vaut pas moins son pesant de comique. On y apprend que les Carthaginois étaient les ancêtres des Libyens modernes, lesquels furent les premiers résistants à l’impérialisme occidental. Carthage serait située en Libye, ce dont les mines de Leptis Magna attestent ! Khadafi a du reste prénommé un de ses fils Hannibal, du nom de son ancêtre, dans la foulée d’une telle découverte. Naturellement l’arabité profonde de la Libye n’est pas ici contredite par ses origines Phéniciennes !
D’autres hommes politiques maghrébins ne craignirent point de voir leurs ancêtres au loin. Ainsi Ben Bella, alors qu’il était président de la jeune république algérienne, se sentait très romain, ce qui ne l’empêcha point d’emboîter le pas arabe de Khadafi ; il sut néanmoins, pour des raisons diverses et comme entre parenthèses, se ranger très brièvement à deux reprises aux côtés de Hocine Ait Ahmed ; il admettait alors l’existence des Berbères.
Revenons au document "italien". Il y est naturellement expliqué que les pseudo-Berbères sont arabes ; la légende berbère était, elle, due à un colonialisme soucieux de diviser pour régner. Le berceau de la culture et de la race arabe, serait "évidemment" la Libye, et tous les Arabes sont donc des Libyens ! Ils le seraient cependant plus ou moins ; dans le peloton de tête se trouvent les Libyens, en compagnie des Palestiniens, d’origine libyenne... les Soudanais sont eux aussi d’éminents Arabes, ils sont suivis par tous ceux que concerne la croisade arabo-africaine !...
Cette œuvre de propagande n’a d’intérêt qu’en raison de l’usage qui en est fait ; or elle est largement diffusée auprès des étrangers, la nationalité italienne de son auteur étant, elle, garante de son sérieux et de son objectivité ! L’on peut se demander si M. Khadafi n’a pas hérité, si ce n’est d’une nostalgie, à tout le moins d’une certaine tendresse, d’un certain respect, à l’égard de l’époque mussolinienne de la Libye. C’est à juste titre que Hocine Art Ahmed nous introduit à un tel questionnement, lorsqu’il met en parallèle le discours de Mussolini et celui de M. Khadafi [6].
Nettoyage ethnique
Rendons nous à l’université ; j’extrais du rapport évoqué précédemment les lignes suivantes :
« Dans les universités de la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, des étudiants disparaissent parfois, tout comme d’ailleurs des professeurs... Une absence se prolonge, l’administration parle de maladie, d’un départ impromptu, d’une "mutation" subite dans un autre établissement, etc. Mais personne n’est dupe, dans la mesure où les « disparus » avaient des amis, des proches, des parents qui sont incapables de donner de leurs nouvelles ou, plus souvent, se refusent à parler.
« Parmi les causes de ces disparitions, toutes "politiques", dans la mesure où tout est prétendu politique dans la Jamahiriya, il y a l’utilisation de la langue berbère et/ou sa diffusion, par exemple sous la forme sonore...
« Au cours du premier trimestre 1983, un étudiant de français (deuxième année de licence) disparut de l’Université Garyounis, à Ben-ghazi. Il vivait jusqu’alors à la cité universitaire et sa réputation de joyeux compagnon lui valut de nombreux amis qui, du jour au lendemain, n’eurent plus aucune nouvelle de lui. Cet étudiant était originaire de Nalut, dans le Djebel Nefoussa, où vivait sa famille. Il s’était lié avec un enseignant kabyle du Département de français. Cet enseignant, parfaitement trilingue, marié à une française et habitant la région parisienne depuis de nombreuses années, (re)découvrait, en quelque sorte, la vie dans un pays "arabe" et cela semblait faire ressurgir en lui une profonde nostalgie de la culture et de la langue berbères. Il s’était tout naturellement rapproché du seul étudiant berbérophone du Département qui acceptait, du moins avec lui, de reconnaître son appartenance linguistique. Et il lui avait enregistré des poèmes kabyles sur lesquels il s’était mis à travailler (un recueil lui appartenant qui n’avait pas été intercepté à la douane...). L’étudiant avait dû écouter la cassette dans sa chambre qu’hélas il partageait avec deux condisciples...
« Il est cependant à noter que cet étudiant participait avec beaucoup d’allant aux manifestations de tous ordres qui, quasi quotidiennement, célébraient le Livre Vert. Mais il ne semble pas qu’il ait totalement saisi en quoi l’usage de sa langue maternelle était à ce point criminel pour un tenant de la Troisième Théorie Universelle...
« Dès la fin de l’année universitaire, l’enseignant kabyle, qui rendait cependant de grands services, ne serait-ce qu’en traduisant en excellent français les textes, arabes qu’on lui soumettait, fut renvoyé sans autre forme de procès, alors même qu’il souhaitait demeurer à Benghazi. La présence de sa femme et de sa fille, françaises1 lui valut certainement d’échapper à un sort moins pacifique...
« Alors que la musique d’origine berbère est explicitement associée à toute musique interprêtée ou composée par les « sionistes » (pratiquement tous les non-arabes...), il est à noter qu’une certaine tolérance existe en faveur de la musique des Touaregs, relativement nombreux dans le Fezzan (et à l’Université de Garyounis, la "politique" étant, si possible, de scolariser les enfants et les adolescents loin de leurs attaches familiales et tribales). (...)
« Il y avait à l’Université de Garyounis, des Guinéens, par exemple, que l’on "gardait" à la Faculté de Droit depuis huit à dix ans : leur zèle pour la diffusion de la Troisième Théorie Universelle du Frère-Leader-Colonel-Penseur (sic) n’était pas suffisant pour les autoriser à retourner dans leur pays.
« Un "professeur" (?) béninois du Département de Français était chargé de "surveiller" les Africains francophones (qui bien entendu, n’étaient pas inscrits au Département, réservé à des nationaux politiquement sûrs, étant donné le « travail » qu’ils auraient ensuite à effectuer ; les francophones suivaient essentiellement des cours d’idéologie). Il distribuait les bourses en fonction de leur assiduité à l’étude du Livre Vert, décidait de leur envoi en mission dans leurs pays d’origine où de leur "mutation" dans la Légion Islamique (camps disciplinaires ou ... Tchad !) ».
"Un arabisme de fantasme"
L’arabisme libyen est "prophétique", il est révélé, il ne se dévoile pas, sa présence n’a pas à être devinée, explicitée, la société n’en est pas le devin, le peuple ne consulte pas plus qu’il n’est consulté, quels que soient les rituels, les sermons, les "élections", les comédies qui masquent un silence "de fond", et ces comédies ne reculent devant rien, puisque le titre - Jamahiriya - dont s’affuble aujourd’hui la Libye est bâti à l’aide de ce concept premier en géomancie : Djamaâ.
Or la Djamaâ, le peuple n’est pas ici en quête de lui-même, il n’a pas à découvrir, avec l’aide d’un géomancien ou d’une "technique" divinatoire, ce qu’il est ; il est agi, soumis ; un guide rythme ses pas, ou, simple pantin, il sert de paravent à un tel rythme ; Le Libyen et ses nombreux frères obligés, requis, marchent au son d’un arabisme de fantasme.
L’oraison prophétique et ses "mutations", ses a priori, ses changements de décor ou de délire, ainsi que la menace, la police ambiante, se chargent de les révéler à eux-mêmes ; mais écoutent-ils vraiment, et comment entendraient-ils, alors que le message est inaudible ! La voix "des anges" se fait sans doute, aux oreilles de ce peuple, simple bruit, rumeur qui vous apostrophe et vous glace ; comment peut-on en être complice, si ce n’est entre parenthèses, au mieux dans l’illusion, plus souvent dans l’étonnement ou encore la lâcheté contrainte, lorsqu’elle n’est pas achetée, servile, misère humaine.
Est-il abusif de dire, d’un tel paysage, qu’il est "prophétique" ! Afin que le sens des mots soit clair, revenons à notre point de départ, la divination. Le contexte premier en lequel se situe la géomancie est le monde arabe préislamique. Écoutons Toufi Fahd, qui consacra à la divination arabe un savant ouvrage [7] :
<br<
"Dans une pensée arabe plus ou moins syncrétiste, entre divination et prophétie, il existe une certaine continuité... on pourrait aller jusqu’à croire que tout prophète a été quelque peu devin avant de parvenir à l’état d’épanouissement de sa faculté de divination... c’est là le passage de la divination proprement dite qui se fait par intermédiaire, à la divination sans intermédiaire qui n’est autre, au terme de son évolution, que la prophétie".
Quelque soit "l’illumination" et sa grandeur, la prophétie est "formellement" l’élimination de tout intermédiaire ; dès lors qu’elle est une politique, s’érige en guide, les hommes ne lui sont-ils pas soumis, ne sont-ils pas privés d’eux-mêmes ?!
On ne peut certes confondre la prophétie au sens strict, canonique, avec les cérémonies ou manifestations collectives de possession, lors même que les "théologies" mono-théistes ou/et totalitaires se sont appliquées à utiliser, récupérer, constamment ces dernières.
Certes, le guide, le prophète, ne se substitue à la géomancie, ou à tout autre "média" chargé d’un sens collectif soucieux d’être décrypté, que par référence à une trajectoire, elle, "prophétique", et en laquelle il se situe ; rien "ne tombe du ciel". Mais cette trajectoire est celle de l’arbitraire, elle instaure l’absence d’intermédiaire, l’a priori, le non explicitable, elle est "l’autre de la négation". Quelles raisons, quels contextes impliquent l’exclusion de l’intermédiaire divinatoire au profit d’hommes, de prophètes, de groupes de pouvoir armé de ce non-intermédiaire !
(...)
L’arabisme du "colonel-frère-leader-penseur" appartient à cette catégorie de politique et de totalitarisme.
Robert Jaulin
Article extrait de :
Tifinagh, n° 7, Rabat, septembre 1995. (pp. 61-65)
[1] Citons Aït Ahmed (entretien avec hebdo travailliste anglais) : "La berbérité ce n’est pas un sang pur, un produit des montagnes dur, une origine sûre... Déjà pour le roi numide Hiempsal II, cette mosaïque de races était formée de Perses, de Modes, d’Arméniens arrivés par le nord et l’est sur les traces d’Hercule".
[2] Allocution prononcée après la guerre des six jours et à l’occasion du traité de paix avec Israël. Cf. J.P. Chamas "Les stratégies arabes".
[3] Intervention dans le cadre d’un film de Jaulin "Le Maghreb est-il arabe ?".
[4] Une brochure dont la couverture est verte et qui, pour des raisons de sécurité ne comporte ni nom ni adresse de l’éditeur et d’auteur, a réuni les nombreux articles de presse, rapports d’institutions diverses et témoignages de toutes sortes. Cette brochure contient le rapport d’Amnesty international, section française, publié le 15 novembre 84, et les noms de nombreux Berbères réfugiés à l’étranger, où ils furent assassinés par des agents libyens.
[5] Khadafi : "Je suis un opposante l’échelon mondial". Entretien avec Hamid Barrada, Marc Kravetz, Marc Whitaker. Écoutons Kadhafi : "Dans la mesure où les Berbères sont arabes, il n’existe rien qui s’appelle culture ou langue berbère ! Si j’étais un Arabe berbère et que, en tant qu’homme conscient, j’avais à choisir, je ne saurais opter pour je ne sais qu’elle langue ou culture berbère. Car il s’agit de quelque chose de mort, sans avenir. Il n’y a aucun livre en berbère, aucun patrimoine écrit en berbère, dont nous puissions tirer profit. À apprendre le berbère, on se condamne soi-même à l’exil, on se coupe du monde, on s’assassine.
[6] Film cité : R. Jaulin
[7] ToufiFahd, 1966.
Messages
1. > L’arabo-délire du dictateur Kadhafi..., 19 décembre 2005, 11:49, par yms
malgres tous ces ecrit sur la setuation de tamazighthe en libia le president de cma mr lones rend visite ace dictateure .ce dernier[lounes]] soit disant defendeur de notre culture .c est au berbers de jujer tanmerthe
. mys d azazga
2. > L’arabo-délire du dictateur Kadhafi..., 27 décembre 2005, 21:40
Tres edifiant, je ne savai pas que Khadafi essayait d’etouffer la realite berbere, et qu’en plus cet ignare confond berberes et arabes, pouah !!
1. > L’arabo-délire du dictateur Kadhafi..., 21 janvier 2006, 19:15, par vouzemour
kadafi c’est un âne qui mange de sa barda tôt où tard celle-ci mettra à nu son dos et supporttera les conséquençes de son ignorançe ou sa béstialité tout colonel qu’il est par-ce-que il est bérbére de la tribut des Khadafa où alors il s’ignore comme malheureusement beaucoups d’arabophonnes qui n’ont aucune origine arabe seulement ils parlent la langue qu’est l’arabo-bérbére qui n’est pas l’arabe du moyen-orient de l’arabie son origine.
C’est vrai il n’est trop pas fréquentable
il faut l’avoir à loeil et le bon il est changeant comme le temps il ya des influençes lunaires sutout au début de chaque mois.Asegas ameggaz, amaynut,ifulken 2956.
3. > L’arabo-délire du dictateur Kadhafi..., 17 février 2006, 19:11, par Uyaf lman
Démocratie, tu parle ! comment espérer une reconnaissance des dirigeants illégitimement implantés ? Des géants de l’hypocrisie, les machines à mensonges, aucune fierté ni dignité !KADAFI est le mega champion dans ce secteur !