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Ferhat : "La France doit reconsidérer sa vision de la Kabylie !"

Au rassemblement du 28 avril 2007 à la Place de la Bastille

jeudi 3 mai 2007, par Masin

Le porte parole du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), dans son intervention à la place de la Bastille, commence par déplorer l’absence de la presse française et rend hommage à Berbère-TV et à Kabyle.com pour avoir annoncé le rassemblement qu’ils ont couvert [1].

Dans un premier temps, Ferhat Mehenni donne la parole à un représentant du mouvement autonomiste chaoui des Aurès qui assure l’assistance du soutien des autonomistes chaouis qui attendent, bien entendu, le soutien de leurs frères Kabyles.
Un certain Hocine du mouvement des Archs est passé à la tribune. Il a tenu à apporter son soutien au mouvement autonomiste kabyle. Le membre des Archs a tenu tout de même à préciser que ce soutien n’est que personnel et ne saurait engager le mouvement des Archs.
Après une minute de silence à la mémoire des victimes des évènements du Printemps noir, demandée par le délégué des Archs, le porte parole du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, Ferhat Mehenni, a tenu à renouveler ses remerciements à toutes les personnes présentes sur la Place de la Bastille et qui ont répondu à l’appel du MAK. Il revient sur les médias français qui, selon lui, ont boudé l’événement montrant ainsi leur indifférence devant un exemple de réussite et d’intégration dans la société française. Selon Ferhat, la France et ses médias semblent aimer se faire peur à travers ceux qui menacent l’ordre républicain et ne mettent pas en valeur ceux qui s’intègrent harmonieusement dans la société et qui cultivent les valeurs de la République française. Il précise que le rassemblement de la Bastille est une occasion à la fois destinée à donner de la visibilité à la communauté kabyle en France mais aussi une opportunité pour cette dernière de dire qu’elle a des besoins et des revendications que la France doit prendre en considération. Il insiste notamment sur la nécessité d’enseigner le kabyle dans les écoles françaises. Cette communauté, selon le porte parole du MAK, qui participe à la prospérité de la France et à l’assise de ses fondements républicains, mérite une meilleure considération.

Ferhat rappelle les souffrances endurées par la Kabylie que l’Etat algérien lui fait subir depuis 1963. Il revient sur les raisons qui ont contraint des Kabyles à demander l’autonomie de la Kabylie qui, selon lui, leur permettra de vivre dans le respect de l’identité de la Kabylie et de sa différence : l’Etat algérien ayant été trop loin dans son non respect de la Kabylie et des aspirations du peuple kabyle.
Il a tenu à attirer l’attention des élites françaises sur le fait que l’idée jacobine a fait son temps et prévient quant au risque de voir de nouveaux phénomènes comme le génocide rwandais, des partitions comme en Côte d’Ivoire et des implosions comme en Somalie se produire ailleurs à cause de la politique irresponsable de la France dans ses anciennes colonies.

Le porte parole du MAK estime que la France doit reconsidérer sa vision de la Kabylie qui reste le bastion de la francophonie en Afrique du Nord.

Ne pouvant faire l’impasse sur les législatives algériennes, Ferhat appelle à leur boycott par l’ensemble des Kabyles. Il estime que tant que l’Etat algérien n’a pas demandé pardon à la Kabylie quant aux exactions commises en 2001, les Kabyles ne doivent pas aller aux élections.
Peut-on comprendre par là que le seul fait que l’Etat algérien demande pardon aux Kabyles suffit pour que les Kabyles participent à la légitimation d’un Etat arabo-musulman illégitime et qui, de surcroît, a programmé leur disparition ?

Pour conclure, Ferhat Mehenni a tenu à dénoncer énergiquement l’arbitraire dont est victime le journaliste kabyle Arezki Aït-Larbi empêché de sortir du territoire algérien au prétexte qu’il aurait "commis" un papier ayant offusqué le président algérien en 1997. Alors que l’Etat algérien ait amnistié tous les "délits" de presse, que la "réconciliation nationale" ait eu lieu et que des assassins et des égorgeurs d’enfants aient été amnistiés, un journaliste est empêché de circuler librement. Le porte parole du MAK tient ainsi à exprimer le soutien indéfectible du mouvement à Arezki Aït-Larbi en exigeant que lui soient restitués son passeport ainsi que sa liberté de circuler.

Enfin, Ferhat prête le serment d’être le gardien de la Kabylie et de son peuple et ce jusqu’à son dernier souffle.

L’appel du MAK n’a rassemblé que quelques 150 personnes réunies à la Bastille ce samedi 28 avril 2007 après-midi. Cela donne une idée de la capacité de mobilisation du MAK en région parisienne où vivent quelques centaines de milliers de Kabyles. Si le MAK entend être une force représentative de la Kabylie et des Kabyles de France, il doit revoir ses méthodes et réfléchir à d’autres stratégies de communication et, pourquoi pas, d’organisation.
Ceci dit, le MAK a eu le mérite d’appeler à ce rassemblement à un moment où le mouvement amazigh de manière générale traverse une situation difficile voir catastrophique. C’est dans les moments difficiles justement que le peuple a besoin d’encouragement et de messages d’espoir. En ce sens, nous ne pouvons qu’applaudir le MAK et le féliciter pour son heureuse initiative.


Ufrin



Photos du rassemblement

Portfolio


[1Ferhat semble ignorer ou oublier d’autres sites qui ont annoncé et couvert l’événement. C’est le cas de Tamazgha.fr qui n’a, vraisemblablement, pas suffisamment de visibilité auprès du MAK ayant appelé à ce rassemblement de la Bastille pour, entre autre, donner davantage de visibilité aux kabyles de France !