Accueil > Actualité > Deux Kabyles, députés algériens, s’adressent au CNT

Deux Kabyles, députés algériens, s’adressent au CNT

mercredi 18 mai 2011, par Masin

Ali Brahimi et Tarik Mira, tous les deux kabyles, anciens militants du FFS qui sont passés au RCD avant de le quitter en 2009. Au moment de leur divorce avec le RCD, ils occupaient des sièges à l’assemblée nationale algérienne en tant que députés élus sur des listes du RCD bien entendu, postes qu’ils occupent encore aujourd’hui mais en ne faisant pas partie du groupe RCD.


Trois mois après le déclenchement de l’insurrection en Libye, ils décident d’exprimer leur soutien à l’opposition libyenne qui se bat contre Kadhafi en adressant une lettre aux dirigeants du CNT.

A notre connaissance, ce sont les seuls hommes politiques "algériens" qui ont pris une telle initiative, et l’on ne peut que se réjouir.

Leur lettre qui exprime un soutien indéfectible aux Libyens qui se battent contre le despotisme reste dans des considérations générales dénonçant notamment toute confiscation de pouvoir.

Si dans leur lettre, les deux Kabyles évoquent à demi mot la position injustifiée de l’Etat algérien, il aurait été souhaitable que les deux députés se prononcent sur le soutien du régime algérien au despote de Tripoli et notamment l’accusation selon laquelle le régime d’Alger apporterait assistance au tyran de Libye (envoi de mercenaires, armes et matériel de guerre livrés aux troupes de Kadhafi à travers les frontières algéro-libyennes, etc.)

Nous publions ci-après l’intégralité de leur lettre adressée au CNT.

Tamazgha.fr



Lettre de deux kabyles, députés algériens, au CNT



Monsieur le Président,
Mmes et Mrs les membres du Conseil national de transition de Libye
Honorables dirigeants,


Députés et militants démocrates algériens, il est un devoir et un honneur pour nous d’exprimer au peuple libyen en lutte contre le despotisme notre entière solidarité.

La répression sauvage infligée aux populations civiles dans un pays voisin et frère nous révolte profondément et interpelle notre conscience. Le peuple libyen a subi une dictature féroce et une répression sauvage, quatre décennies durant. Il a droit de choisir librement ses dirigeants et d’exiger que ceux-ci gouvernent dans le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme.

Les faux semblants des uns et des autres à travers le monde et singulièrement dans notre pays en faveur d’un statu quo ne peuvent aller à l’encontre de l’aspiration des peuples à maitriser leur destin. La sécurité de nos frontières est, certes, pour nous d’un intérêt légitime majeur mais nous refusons de la confondre avec le sort d’un dictateur sanguinaire.
L’usage d’armes de guerre par les pouvoirs libyen et syrien contre leurs propres citoyens a achevé de démasquer la vraie nature de leurs systèmes policiers. La souveraineté internationale d’un Etat squatté par un régime tyrannique ne peut et ne doit hypothéquer la souveraineté populaire, source de tout pouvoir légitime. Chaque fois qu’un peuple se reconnait dans ses institutions et exerce sa citoyenneté, aucune menace extérieure - potentielle ou réelle - ne peut venir à bout de la Nation. En l’espèce, le peuple libyen est un exemple vivant de ce défi.

Les Algériennes et les Algériens gardent un souvenir reconnaissant du soutien actif du peuple libyen à nos Moudjahiddines durant notre guerre d’indépendance.

Aussi, nous nous inclinons avec respect devant la mémoire des Libyens tombés pour la dignité. Nous vous réitérons notre considération et nous vous exprimons notre attachement à ce que le peuple libyen puisse jouir, dans un proche avenir, de la liberté et de la démocratie dans une Libye unie.


Alger, le 17 mai 2011.

Ali BRAHIMI et Tarik MIRA,
Députés à l’Assemblée populaire nationale, Algérie.









Fil de l’actualité sur Tamazgha.fr


Suivre l’actualité en Libye







Messages