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La Kabylie proie à la junte algérienne...

Tamazgha en appelle aux écologistes...

samedi 25 octobre 2008, par Masin

La Kabylie serait-t-elle la mauvaise conscience de l’Etat algérien ? En effet, depuis 1962 la Kabylie rappelle sans cesse à l’Etat algérien son illégitimité et le lui exprime ouvertement par le rejet rejet de sa politique et de son dictat.

Dès la naissance du mouvement national algérien, les Kabyles se sont vus embarqués, corps et âme, dans l’aventure algérienne tout en servant, plus ou moins inconsciemment, des intérêts qui n’étaient pas ceux de la Kabylie. Quant aux arabo-islamistes qui avaient la ouma comme horizon pour cette Algérie, ils ont toujours considéré les Kabyles comme une menace à leur funeste et macabre projet. C’est pourquoi l’anti-kabylisme qui a régné au sein du mouvement national algérien était presque légitimé aux yeux de certains Kabyles, voir même intériorisé.
Depuis 1962, l’Etat algérien fait tout pour pacifier la Kabylie et la faire taire à jamais. Pour ce faire, tout est mis en œuvre : brûler la Kabylie, la clochardiser, la sombrer dans toutes les débauches, la couvrir de la peste verte... Tout cela s’inscrit dans ce projet qui vise à achever un peuple qui dérange, un peuple qui doit être définitivement soumis... Arrivera-t-il à le faire ?

Face aux récents incendies qu’a connu la Kabylie cet été – incendies qui, pour la plupart, seraient commis par les militaires algériens – l’association Tamazgha adresse une lettre ouverte aux écologistes et aux militants soucieux de la protection de la nature et de l’environnement afin qu’ils réagissent pour mettre fin à l’attitude criminelle de l’Etat algérien.

La Rédaction.


Lettre ouverte aux Ecologistes du Monde

Nous, membres de Tamazgha, ONG internationale pour la défense des droits des peuples berbères, tenons à attirer votre attention sur une situation des plus inquiétantes sur le plan écologique qui frappe actuellement la Kabylie.

Depuis plusieurs années l’armée algérienne récidive, chaque été, en mettant le feu en Kabylie. Les militaires algériens brûlent les forêts, les oliveraies, les champs de figuiers qui représentent les dernières ressources des populations de cette région. Cela sans compter les dégâts collatéraux que ces incendies provoquent : destruction des ruches d’abeilles, mort des abeilles et autres espèces animalières locales qui périssent dans ces incendies, comme les singes, les chacals et les sangliers.

Ces militaires brûlent annuellement des milliers d’hectares de forêt. Ils le font en plein jour et dans l’indifférence totale. Acte que les autorités algériennes justifient par la lutte contre le terrorisme. Quelle irresponsabilité pour un Etat qui sacrifie la nature et l’environnement pour traquer, souvent en vain, quelques terroristes !

A titre d’exemple, le 8 septembre 2008 des jeunes hommes du village Aït Yahia Moussa ont surpris des militaires en train de mettre le feu aux oliveraies et, lorsque ces jeunes ont tenté de les en empêcher, ces militaires ont tiré sur eux avec des balles réelles, en blessant plusieurs personnes.

Nous lançons un appel aux organisations internationales de défense et de la sauvegarde de la nature et de l’environnement afin qu’elles interpellent l’Etat algérien et exigent de lui la fin de ces agissements absurdes et criminels.

Nous, militants de Tamazgha, soucieux de la sauvegarde et de la protection de la nature et de l’environnement, nous ne pouvons assister, indifférents, à la destruction d’une partie de la richesse naturelle de la Méditerranée.

Nous ne pouvons tolérer de voir massacrer notre faune et notre flore par la bêtise de dirigeants irresponsables et insouciants.

Nous faisons donc appel par la présente à toutes les femmes et tous les hommes soucieux de l’avenir de notre Planète afin d’arrêter la destruction de la Kabylie par le saccage de sa faune et de sa flore.

Tamazgha,

Paris, le 20 octobre 2008.

Messages

  • Super article à diffuser à volonté.

    La pestre arabo-islamique qui ronge la culture pacifique Kabyle doit cesser.

  • , Tiliwa

    La vérité amère " tidett isseqrahen "

    Iben khaldoun écrit dans les prolégomènes :


    " tous les pays conquit par les arabes il ne reste ni civilisation ni population même le sole va changer de nature"

    Le reste on le vois sur tout les plans on a rien à dire.

    Ainsi le reste c’est de quoi à faire pour mettre fin à la déstruction du patrimoine naturel de toute cette région, qui est ménacé de tout les côtés. et compris par sa population qui devient de plus en plus digestif. qui ont abandonné la culture de l’attachement à la terre. le sens claire de " la terre et le sang " de MOULOUD FERAOUN.

    Les kabyles d’ici et de là-bas disent souvant cet adage " le pays qui me donne le pains celui là c’est mon pays " alors, qu’en réalité cette maxime est d’origne arabe.

    Aujourd’hui la plus part des kabyles qui vis en france demande les cartes d’identités françaises par soulagement. C’est un signe d’alarme que les kabyles quitent leur kabylité.

    Le reste c’est que " la ruse, les illusions et les bons discours " de ces derniers.

    Sliman Azem a chanté :

    tezram y-akw al-qwbayel, anwa ay-d-mis n lasel --------- d-win ittheziben inif-is ///////
    amer n-mdjaza naâdel, yak nella y-akw d-atmaten --------yal-wa as-d-idhhar umur-is ///////
    Imi n-
    ttâamid akw ilbatêl , anughal akw am têbel -------yal-wa ad ihegi aârur-is ///////// Ur-ittdum-ara l-batêl, xxas yarna ad-iâatêl --------labud y-iwwass ad-ikes ////////
    Cebiya-s kan d-gw-dfel, m-ara y-ttdub s-laâquel ------ara ma ifsi wehdes /////////.

    Salut tous le Monde

  • Azul
    Bonne iniative mais il faut traduire ce texte dans au moins 5 ou 6 langues..
    Ayuz

    • tiliwa

      Je répond à cette dame ou démoselle,

      C’est à vous de chercher à apprendre le tamazight ce n’est pas tamazight qui se traduira en français ou en anglais.
      Les anglais ou les Français ont-ils intéressé à traduire leur oeuvre en tamazight ? évidament non Même si 150 ans de leur présence en Afrique ont traduit des oeuvres d’art à leur langues mais pas en langue africains. Comment vous me demander de faire le travail des autres ? le temps que j’ai je le consacre à la mienne.

      J’ai espère que l’ACBF demandra l’apprentissage de la langue amazigh en tamazight en france mais pas la langue amazigh en français.

      tout simplement la langue ce n’est pas une religion. que d’ailleur les dirigents français ont essayé de faire un l’islam de france mais pas un islam en france.
      Mais dans la langue ; pour un enfant kabyle de france qui rentre dans une école maternèle on lui propose la langue Arabe. C’est comme même flagrant dans un pays soit disant des droit de l’homme et de l’enfant.
      Ce n’est pas là du colonnialisme spécifique destinés aux "beurs" ? ce n’est pas là la logique qui est à l’origine des conflis socio-économique des bonlieux ?
      Madame, Madémoselle est-il possible de cacher le solie avec le tamis ?

      Sans rancune

  • Les incendies perpétrés par le régime colonialiste d’Alger est comme l’a dit Tamazgha qu’un prétexte pour détruire notre faune et notre flore. Car pour ces misérables militaires le but c’est de faire en sorte que la Kabylie ne puisse pas quitter cette Algérie arabo-musulmane que nous détestons tous. Pire, une Kabylie indépendante ayant tous les atouts en main serait un véritable cauchemard pour les arabes, imaginez un peu : un pays démocratique, une économie qui se développerait en respectant la nature, un sous-sol riche en plantes et arbre et pour finir l’auto-suffisance alimentaire. Bref de quoi donner des sueurs froides à la racaille colonialiste d’Alger.

    Sur ce à bientôt

    Saga des Gémeaux.

  • Azul,

    Tamazgha devrait, à mon humble avis, mieux se renseigner avant de faire de telles démarches qui risquent de se retourner contre ce qu’elle veut défendre.

    La kabylie est livrée aux déchets de toute nature ce qui ne peut qu’engendrer des incendies lorsqu’il fait 40 degrés à l’ombre. Même si les militaires ont causé des dégats, la démission de la société civile devant l’état des choses en matière écologique a aussi sa part de responsabilité. Soyons sérieux et positifs et commençons plutot par faire ce qu’il faut de notre coté.

    Avec toute ma sympathie.

    • Bonjour Mohand Ouamar,

      Certes que la société civile a démissioné de ses obligations, elle l’a fait car l’Etat algérien l’a poussée à le faire. L’Etat algérien a poussé les gens à détester leur terre, voire même à se détester. Quand on méprise un peuple, quand on le pousse à la misère... on tue en lui toute initiative. Les Kabyles aujourd’hui sont désespérés, ils se sentent de plus en plus délaissés, du coup, ils se laissent aller, s’abandonnent et abandonnent tout ce qu’ils ont.

      Je suis d’accord avec vous que la région de Kabylie est livrée aux déchets de toute nature, mais est-ce une raison pour l’armée algérienne de brûler... au contraire, dans un Etat qui se respecte, c’est l’armée qui s’occupe des détritus quand la société civile fait grève.

      Le laisser aller des Kabyles n’est rien d’autre qu’une expression de dégout et de fatigue d’être dans un pays qui ne les reconnait pas, qui les appauvrit de jour en jour, qui les méprise, qui les accuse de tous les maux qui frappe l’Algérie.

      Tout est géré, tout est voulu par le pouvoir central d’Alger. Rien n’est gratuit. Il poussera les Kabyles jusqu’au suicide collectif.

      Certes que les Kabyles ne s’occupent pas comme il faut de leur région... car on les a dépolitisés pendant ces dernières années, et une peuple dépolitisé est un peuple démobilisé.

      Salutaions

    • Azul,

      Rejeter la responsabilité sur les autres est une solution de facilité qui est à des années lumières des valeurs authentiquement amazighes que nous ont légué nos dignes ancêtres.
      Le pouvoir actuel n’est pas éternel mais notre terre l’est, sauf pour pour ceux et celles qui ont fait le choix de la quittter pour toujours.
      Lutter contre cet illégitime régime qui s’est imposé aux algériens et a fait , stratégiquement, de la kabylie sa cible, n’empêche pas de s’occuper des affaires de la Cité, comme l’ont toujours fait nos dignes Imgharen, et il appartient aux leaders, comme ceux de Tamazgha, d’apporter un brin d’espoir par des orientations positives et non pas seulement par des dénonciations.

      Amazighement

      Mohand Ouamar

    • Azul akkwit,

      Lancer cet appel aux ONG écologiques est certes important, cependant le mal est profond, c’est un vértiable plan marschal qu’il faudrait pour notre kABYLIE ;

      Mais, seule notre réelle indépendance sera la garante de notre survie, à l’heure où l’islamisme s’insinue jusque dns nos villages, telle des méthastases, où la langue arabe se propage grâe aux énormes moyens de l’etat arabo-batiste tralgérien, dont l’objectif est la paupérisation du peuple Kabyle afin de le briser et de le soumetre dans ce moule obscurantiste arabo islamiste, dont ne voulons pas.

      La faune et la flore disparait à vitesse grand V comme c’est le cas hélas dailleurs pour le pourtour médirérranén, mais chez nous de façon prémédité par l’armée des arabes et de leur sbires ; alors que faut il faire ?? Attendre et attendre, jusqu’à notre complet anéantissement ?

      Ou bien s’organiser et agire, la question est posée !!

      azul seg’ul, azul d’azizzan,

      AGWZUL

  • Azul
    L’état de la kabylie est certes préoccupant. Mais en sortant un peu de la kabylie, vous verrez que c’est toute l’Algérie qui est en délabrement avancé. C’est tout le pays qui est en proie aux flammes et à la déculturation. C’est toute la nation qui est la cible des monarchies du golf et du moyen orient.les islamistes barbus à l’affut de la moindre baisse de garde, on les retrouve même dans les villages de la kabylie profonde. Quand à l’armée, on y retrouve beaucoup de kabyles y compris dans sa hiérarchie la plus élevée. Quant aux politiques, n’oubliez pas que le chef du gouvernement est un fils de cette région. Le mal est en nous mais nous nous entêtons à le chercher ailleurs.

    • Azul,

      Tanemmirt tameqrant a Heaven.
      C’est exactement ce que j’ai voulu souligner quand j’ai parlé de tenir compte de nos responsabilités au lieu de rejeter la faute uniquement sur les autres et d’ailleurs quels autres comme tu le dis si bien.

      Je suis vraiment surpris par ce manque de clairvoyance des gens qui parlent d’armée arabe et de colonisation comme si on était au 7em siècle. Ces extravagances sont à des années lumières de l’analyse du dossier de Yakouren et de l’esprit du mouvement amazigh depuis 1949 au moins.

    • Timensiwin a Havean,

      Quel fut le pourcentage de patriotes français face aux Péténistes ?? Alons donc ne baissons pas les bras parcequ’avant tout l’ennemi du Berbère est le Berbère lui même, nul n’est prophète en son pays, de tout temps, il en a été ainsi et-ce dans tous le pays.

      L’Algérie est une chose, la Kabylie une autre, bien quel’écrasente majorité des habitants de l’Afrique du Nord sont des Berbères, (arabophone ou amazighophones) il y a cependant une différence de taille avec le reste des régions qui est Bérbérité-Laîcité. Il y a des région comme les Awras qui a conservée un vocabulaire plus rigoriste, plus authentiquement amazigh, cependant les imazighen des awras ne peuvent dissocier la religion de leur identité Berbère, chose que quasiment tous les Kabyles discernent sans aucuns à priori.

      A cela ajoutons que le "Kabyle " est profondemment attaché à son lopin de terre, à son terroir, (même si actuellement la jeunesse ne demande qu’à partir) dns l’etat actuel celà est bien compréhensible, cependant, pour éviter tte contagion arabo-islamistes-baatiste, il conviendrait que nos "élites" agissent en conséquence pour un front commun, il faut qu’émerge un leader charismatique, afin de mener la Kabylie vers un avenir juste et serein.

      Tanemmirt.

      agwzul

    • azul,

      Distinguer l’identité de la religion ne reléve pas d’une qualité intrinséque à des personnes appartenant à une région ou à une communauté, mais dénote plutôt d’un niveau d’instruction plus élevé dû à des circonstances précises liées à la géographie (proximité de la capitale) et l’histoire(écoles coloniales).
      Le rôle de ceux et celles qui pensent ètre en avance sur certaines questions n’est-il pas d’éclairer leur concitoyens en menant une lutte idéologique contre l’obscurantisme et l’ignorance ?

      Tanemmirt ihullen !
      Mohand Ouamar

  • Azul,
    Je pense que l’appel doit etre fait aux kabyles soucieux de preserver leur environnement pour récolter des sous et mener une action.

    Je vais vous dire comment je perçois cet appel. Je le vois plus comme un appel d’un peuple impuissant c’est presque même ridicule qu’un peuple comme le notre qui peut etre tres tres puissant.

    Je penses qu’il faudrait revoir depuis le début nos fondation et reconstruir notre existance, pas la peine de me dire ohhhhhhhh nous les kabyles ceci cela, jamais..... etc etc.

    On a plein d’associations........!!!!! qu’est ce qu’on pourais etre puissant punaizz.......... mais la bétise et l’imaturité des élites se plit devant l’acharnement et la soif du confort materiel de ce que j’appel ceux qui tiennent les reines du peuple kabyle (associations, télé, radio,............)

    Il va faloir faire le bilan et dé-kabyliser toutes les association soi-disant défendant les kabyles et bla bla bla............

    Un peuple comme le peuple kabyle tellement riche en argent et en personnalité et c’est au ONG etrangere qu’on demande de l’aide !!!!!!!!!!!

    Je suis choqué

  • Nous recherchons des traducteurs pour www.afrique-du-nord.com/

    Chers internautes, Le site afrique-du-nord.com depuis sa création il y a maintenant plus de 2 années s’efforce de briser le mur du silence qui est imposé aux Berbères.

    Ce peuple méditerranéen qui a contribué à l’essor de la civilisation en est réduit aujourd’hui à une espèce en voie de disparition.

    Les droits les plus fondamentaux leurs sont refusés. Le droit à la terre, le droit de parler leur langue, de choisir leur religion, de choisir les prénoms de leurs enfants, le droit de se déplacer sur leur territoire et d’exploiter ses nombreuses richesses, le droit d’exister tout simplement.

    Nous souhaitons porter la voix de nos penseurs, politiciens, historiens, militants vers un publique international. Nous ne pouvons nous permettre de nous restreindre à la francophonie. Nous ne pouvons en vouloir aux innombrables personnes de part le monde de ne pas nous aider intervenir en notre faveur ; ils ne connaissent même pas notre existence.

    Aucun peuple en lutte aujourd’hui ne s’offrirait le luxe de négliger l’anglais comme langue de communication globale.

    En lançant north-of-africa.com et kabylia.info, nous avons contribué avec les internautes à briser un certain isolement. Avec votre aide, l’expression maghreb est aujourd’hui de moins en moins utilisé, une wikipedia en Kabyle a vue le jour. Les berbères se réconcilient entre eux. L’autonomie de la Kabylie, du Rif, des Aures, du Souss n’est plus un tabou.

    Nous aimerions faire encore plus et pour cela nous avons besoin de vous. Nous recherchons des traducteurs du Français vers l’anglais. Si vous n’écrivez pas l’anglais, un ami ou une connaissance peut le faire, faite marcher vos réseaux de solidarité. N’hesitez pas à nous contacter !

    Jugurten U Raver

    http://www.afrique-du-nord.com/article.php3?id_article=1436

  • Les moines en Algérie tués par les militaires" revelations

    dérniérement ,des kabyles ,rançonnés dans un bar entre tizi et azazga ,par des pseudoterroristes ,vers 23h,un jeudi,ont reconnu,une semaine aprés , un des pseudos terroristes ,un rougi,disent ils ,à un vrai barrage avant la forêt d akafadou à la sortie de azazga ,il était en faction avec les militaires dans un vrai barrage.

    Les moines en Algérie tués par les militaires" Après douze années un haut fonctionnaire occidental dévoile la vérité : « Un hélicoptère de l’armée algérienne mitrailla le bivouac où ils étaient retenus »

    Par Valerio Pellizzari, Helsinki, La Stampa, 6/7/2008 (13:0) - ENQUETE, Traduit de l’italien par Tahia Bladi

    « Les sept moines Français sequestrés dans la nuit entre le 26 et le 27 mars 1996 a Tibhirine par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire (ndt DRS), furent tués depuis un hélicoptère de l’armée algérienne. L’engin aérien survolait la zone des reliefs montagneux de l’Altlas Tellien autour de Médéa en compagnie d’un autre hélicoptère. C’était la mi mai, après le crépuscule. L’équipage avait repéré le feu d’un campement et le chef d’escadrille en personne, un colonel, avait tiré sur le bivouac. Depuis quelques temps déjà, les forces régulières ne s’aventuraient plus sur le terrain dans cette zone impraticable, faiblement peuplée et controlée par les intégristes : elles se limitaient à faire des reconnaissances aériennes et à combattre avec l’aviation. Après l’attaque, les engins aériens atterrirent près du bivouac. Les hommes à bord comprirent vite qu’ils avaient frappée la cible erronée. Le chef d’escadrille appela le commandement de la base d’hélicoptères détaché à Blida et dit clairement : “Nous avons commis une idiotie, nous avons tués les moines”. Ce fût ainsi que se conclut le sequestre ».

    La personnalité qui racconte cet événement parle pendant trois heures, durant deux rencontres séparées et sans la médiation d’aucun interprète. Elle se trouve provisoirement en Finlande. C’est un haut fonctionnaire d’un gouvernement occidental qui durant ces années là travaillait à Alger, avait des relations personnelles avec des personnages locaux très importants, et qui n’avait pas de contacts avec le monde opaque des services. Elle tient à le souligner avec une fermeté éduquée. C’est une personne qui peut sans ambiguité, écrire clairement sa profession sur sa carte de visite. « Je connais certe les intrigues profondes entre la nomenklature d’Alger, entre les clans, les hauts officiers, les fonctionnaires de la toute puissante compagnie pétrolifère Sonatrach et les pays étrangers intéressés aux ressources énergétiques de cette ex-colonie (ndt française). Intéressés par conséquent à sa stabilité interne. Mais je crois que la politique ne peut descendre en deçà d’un niveau minimum de moralité. Je suis personellement obligé de respecter le secret d’Etat que chaque gouvernement impose à ses fonctionnaires. Mais de cette manière le mensonge d’Etat se perpétue, avec lequel il n’est pas facile de coexister, surtout quand il se prolonge dans le temps. Il y a quelques années, la famille du Père Lebreton, une des victimes, avait déposé une plainte afin que soit instruite une enquête en France. Je croyais sincèremement que pour elles et les autres victimes allait finalement arriver une reconstruction claire et autentique des faits. Au lieu de cela, rien n’a changé ».

    Cela fait douze années que la mort de ces religieux reste enveloppée dans la réticence des institutions et dans l’indolence de la justice. C’est en décembre 2002 que Abdelkader Tigha, un jeune sous-officier du Centre de Recherche et d’information de Blida (1) qui avait déjà abandonné le DRS (2) et qui s’était réfugié à l’étranger, déclara publiquement que les moines avaient été conduits la nuit même du sequestre dans sa caserne avec deux véhicules militaires. Dans l’opération les islamistes les terroristes, représentaient seulement la main d’oeuvre. Les vrais stratèges étaient des militaires « deviés ». Ce fût le premier démenti précis et partiel du mensonge d’Etat. Mais sur la conclusion tragique de l’événement le mur de gomme a résisté jusqu’à aujourd’hui.

    « L’hélicoptère était un MI 24, un engin aérien de fabrication soviétique, doté comme on le sait d’armements utilisés avec une grande fréquence durant la guerra en Afghanistan. C’était une machine de guerre blindée très différente des hélicoptères légers que les Français avaient vendus aux algériens et qui était dotés de rayons infrarouges et d’autres systèmes électroniques de reconnaissance. Les corps des moines étaient criblés de balles. C’est pour cela, qu’au moment des funérailles il n’y avait que les têtes qui furent déposées dans les cercueils. Les autorités algériennes quant à elles s’empressèrent de parler de “dépouilles découvertes”. Et elles auraient continué à utiliser cette formule rituelle et trompeuse si un moine, le Père Armand Veilleux, à cette époque Procureur de l’ordre des Cisterciens, n’avait insisté afin de donner l’ultime Adieu à ses confrères afin d’obtenir l’ouverture des cercueils. Avant lui, le médecin légal des français avait visité les corps, il était au courant que les dépouilles étaient imprésentables et en avait référé à ses supérieurs. Ces cadavres massacrés auraient révélés au monde entier qui avait tiré sur sept cibles sans défense. Parce que ces projectiles là ne pouvaient appartenir qu’à un arsenal d’une armée régulière et n’étaient guère en dotation aux guerriers islamiques, qui, souvent lors de leurs incursions sanguinaires recouraient à l’arme blanche, organisaient des faux barrages en utilisant les uniformes de la gendarmerie et garaient des voitures piégées dans les rues les plus fréquentées ».

    Après le massacre, pendant quelques journées fébriles et confuses, une version officielle des faits fut construite. Au fil des années elle a montré des failles et des contradictions. Ce sequestre au monastère avait été planifié afin de montrer le danger que représentait la déferlante islamique de manière à provoquer l’indignation internationale durant le sequestre des sept cibles humaines désarmées et qui devait se terminer avec leur libération et démontrer ainsi la fiabilité et l’efficience des autorités locales. Ce devait être la répétition à plus grande échelle, plus retentissante du faux sequestre réalisé en 1993 quand trois fonctionnaires du consulat français avaient été capturés et libérés après 72 heures sans qu’ils aient subis la moindre égratignure.

    « Une semaine après l’attaque de l’hélicoptère, le communiqué numero 44 diffusé par le Gia (3), annonça que les moines avaient été tués le 21 mai. Dix jours après, les autorités colmataient le retard en déclarant que les “dépouilles” avaient étés retrouvées. Quiconque aurait analysé le message attribué aux fondamentalistes, en se consultant avec des spécialistes de l’Islam - même sans savoir ce qui s’était passé 7 jours avant autour du feu de camp du bivouac - aurait pu facilement déduire que c’était un faux document maladroitement construit par des mains militaires. Le communiqué précédent, le numéro 43 s’était révélé encore plus faux avec des citations erronées de versets coraniques. Il fût réexpédié après avoir été corrigé par les séquestreurs et transmis à la radio de Tanger (4).

    Il était signé par l’émir Djamal Zitouni, un vendeur de poulets notoirement inculte, infiltré par le DRS au sein des milieux islamistes, rapidement promu aux sommets de la hiérarchie intégriste et aussitôt brusquement éliminé. Le communiqué 44 devait aux yeux des autorités algériennes dissimuler l’attaque de l’hélicoptère afin de prouver la responsabilité des islamistes. Les autorités algériennes avaient annoncé la découverte des corps le 31 mai, exactement un mois après la mort survenue pour causes naturelles du Cardinal Duval un personnage légendaire dans ce pays. C’était une coincidence manifestement suspecte. Dans leurs calculs, l’émotion suscitée par la disparition sereine et "douce" de Duval devait en quelque sorte atténuer, contenir et neutraliser l’émoi mondial suscité par l’assassinat des moines de Tiberihine et leur brutale décapitation réalisée une fois de plus à l’arme blanche. Les funérailles de fait furent célébrées à Notre Dame d’Afrique unissant en une unique cérémonie Duval et les Trappistes de l’Atlas ».

    De cette manière l’affaire du sequestre se concluait neuf semaines après son début avec l’exhaltation des septs martyrs chrétiens tués officiellement par les intégristes dans un pays islamique et enterrés aux contreforts de la montagne dans laquelle pendant des années ils avaient vécu, comme dans une deuxième patrie, bien intégrés avec les habitants des lieux, travaillant ensemble la terre du monastère.

    Les autorités locales bénéficiaient d’au moins un soutien externe influent en la personne de l’archevêque d’Alger Mgr Henri Tessier qui cautionnait leur version des faits. Grand connaisseur du monde islamique, il avait dès le début du sequestre adopté une ligne très circonspecte et prudente sur Tibhirine. Il n’était pas d’accord sur l’ouverture des cercueils et sur la sépulture des moines dans le monastère. Il ne voulait pas détériorer les rapports construits durant tant d’années de dur et patient travail entre l’église catholique et le gouvernement algérien alors que sévissait la guerre civile qui avait éclaté en 1992. Même aux moments où le terrorisme apparaissait plus violent et acharné, sa résidence dans la colline avait toujours gardé la grille d’entrée ouverte et il n’y avait pas de militaires en uniforme à monter la garde. Pour lui, la vérité officielle ne montrait guère d’ombres allarmantes, bien au contraire, elle pouvait être acceptée sans perplexité. D’une certaine manière il était soutenu dans sa ligne de conduite par le général Rondot qui avait longtemps occupé les sommets de la hiérachie des services de sécurité français et qui durant le printemps de l’année 1996 travaillait en tant que consultant au ministère de la défense à Paris. Il avait débarqué à Alger immédiatement après le sequestre et avait assuré à l’archevêque que l’affaire serait conclue très rapidement d’une manière positive. Dès son arrivée, Rondot se rendait régulièrement chaque jour au bureau du général Smaïl Lamari, vice du DRS et ami personnel de longue date. On peut dire que l’église et l’armée partageaient publiquement le même point de vue ».

    Avant la tragique conclusion de cet événement, il y avait une négociation en cours pour la libération qui avait pour support une cassette qui montrait les moines encore en vie filmés à l’intérieur d’une caserne avec un journal imprimé à une date récente. « Le 30 avril un émissaire des séquestreurs s’était présenté à l’ambassade française. Il s’était fondu dans la chaîne des Algériens qui chaque jour se présentaient pour la demande de visa. Ses preuves en tant qu’envoyé de l’émir Zitouni étaient très floues : il n’avait jamais révélé son nom et démontrait une attitude plutôt suspecte, comme s’il craignait un piège. Les Français l’avaient pris au sérieux. Il demanda, selon le scenario habituel, un échange de prisonniers, de l’argent et des papiers pour s’expatrier. Afin de le protéger les Français l’avaient fait sortir de l’ambassade dans un de leur véhicule en lui donnant quelques numéros de téléphone en guise de contact mais depuis ce jour là ils n’eurent plus de nouvelles. Ils furent vite convaincus qu’il avait été éliminé ».

    A cette date précise, les militaires « déviés » ne savaient plus où se trouvaient les moines. Le faux séquestre avait déraillé. Certains officiers des services étaient convaincus depuis un certain temps, que les religieux de Tibhirine étaient restés au monastère non seulement pour continuer leur vie faite de prières et d’humble travail agricole mais surtout dans le but de fournir de temps à autre des informations aux Français sur les mouvements de la guerilla et des soldats de l’armée régulière opérant dans la zone. En somme, ces soutanes protégeraient des informateurs occasionnels. C’est une des nombreuses légendes, sans fondement en ces douze années de fuite de la vérité.

    « En revanche, une autre chose est vraie : Un groupe formé d’autorités locales dont le plus actif était le préfet de Médéa était convaincu que les moines, avec leur neutralité et de par les soins prodigués à tous par le père Luc, le médecin, constituaient une présence inadéquate et dérangeante dans cette zone. Il fallait leur flanquer la peur à ces religieux étrangers et les convaincre à abandonner les lieux. Le préfet avait lourdement insisté afin qu’ils partent. L’archevêque d’Alger quand à lui non avait exercé aucune pression sur eux, cependant il leur avait offert en guise d’endroit alternatif un couvent de soeurs clarisses situé dans une autre région. Le faux séquestre afin d’effrayer les têtus religieux n’avait pas été programmé au quartier général d’Alger aux sommets de l’appareil des services mais en périphérie. Même le CTRI de Blida soutenait cette opération. Et ce n’était pas le fruit du hasard que les véhicules qui avaient prélevé les moines provenaient de ce centre et que c’était à ce même endroit qu’ils étaient revenus en tant que prisonniers le 27 mars. Pendant ce temps là à Alger, l’armée régulière - pas les services déviés - cherchaient avec vigueur les sequestrés. Quiconque passait durant les jours successifs sous le bureau du général responsable du centre opérationnnel voyait la lumière des lampes allumées : il avait donné l’assurance qu’il aurait cherché les moines avec tous les moyens et qu’il n’aurait jamais donné l’ordre de tirer ».

    Cette histoire est une confirmation ultérieure de la présence de deux âmes dans l’armée algérienne divisée entre la composante patriotique, nationaliste et la composante des services déviés, des généraux affairistes, liés à une gestion tortueuse du pouvoir. En 1956, l’Algérie n’était pas encore un pays indépendant, mais Abane Ramdane, l’idéologue du Front National, dénonçait déjà les chefs de la naissante armée de libération d’incompétents et d’arrivistes. Il sera assassiné un an après. Tout comme le président Boudiaf, figure historique et respectée de la guerre de libération, nommé depuis peu aux commandes du pays. De cet attentat rien ne fût jamais révélé. Trois ans plus tard, un des fondateurs du Front Islamique en exil en France, Abdelbaki Sahraoui, fût assassiné dans une mosquée de Paris. La chronique de l’Algérie indépendante est pleine d’homicides excellents, commis dans la patrie et au delà des frontières. Comme celui de Monseigneur Claverie, l’évêque d’Oran.

    « Cette mort doit être considérée comme un prolongement de Tibhirine. Deux mois après les funérailles des moines, le ministre des affaires étrangères Hervé de Charette s’était rendu en Algérie. Il avait insisté pour se rendre au monastère où les moines avaient été enterrés. Les Algériens étaient furieux de cette requête renouvellée avec obstination par le ministre qu’ils considéraient une démonstration typique d’arrogance de la part des ex-colonisateurs. Ils l’avaient déclaré en public, à voix haute et sans réticence. Ce sequestre représentait encore un nerf à vif, un chapitre embarrassant dans les relations bilatérales. A la fin, ils cédèrent.

    ’était le premier aoüt 1996. A cette occasion, le ministre rencontrait aussi l’évêque d’Oran Monseigneur Claverie, une personnalité ouverte, éloignée des méthodes feutrées et solennelles. Le religieux lui avait déclaré : nous connaissons les responsables de la mort des moines. Peu après Monseigneur Claverie prit un vol de ligne anticipant son départ fixé pour le jour suivant. Très peu de personnes étaient au courant de ce changement de programme à la dernière minute à part les personnes chargées du protocole, un fonctionnnaire d’Air Algérie qui avait brutalement jeté à terre un passager et les plus proches collaborateurs. A son entrée à l’évéché une bombe l’attendait lui et son chauffeur. Contre toute loi de la physique, la porte fut éjectée par le souffle de l’explosion en direction opposée à celle indiquée dans le rapport des enquêteurs locaux. Dans l’affaire de moines, l’évêque d’Oran peut être considéré comme la huitième victime ».