Sidi-Aïch, le 28 mai 2004

Devant la formidable mobilisation populaire autour du mot d’ordre du mouvement citoyen consistant en le rejet des élections alibi du 8 avril 2004 par lesquelles le pouvoir maffieux et assassin cherche à se refaire une virginité après un échec total de sa politique qui a généré la paupérisation et la hogra, celui-ci tente de faire diversion en appelant encore une fois à la poursuite du dialogue. N’ayant apporté aucune évolution quant à l’officialisation de Tamazight, cet appel constitue une manœuvre électoraliste en vue de briser le consensus citoyen scellé autour du rejet de cette énième mascarade électorale.

Depuis la supercherie électorale du 8 avril 2004, le pouvoir mafieux et assassin, fidèle à sa logique répressive et totalitaire, n’a pas cessé de déployer son arsenal de guerre et ses forces de répression contre des jeunes révoltés dans plusieurs wilayates du pays notamment à Khenchela, Adrar, B.B.A, Ouargla, Djelfa, Chlef, Ghardaïa et Batna provoquant assassinat, arrestations, pratiquant des actes de torture et instaurant un climat de terreur généralisée. L’exemple du drame vécu par nos frères de Tkout situé dans la région des Aurès est plus qu’illustratif.

Face à cette situation préoccupante, désastreuse et chaotique qui vise à étouffer toute forme de protestation, le mouvement citoyen des Aarchs qui a déjà exprimé et apporté son soutien en alertant l’opinion publique nationale et internationale tant en interpellant le pouvoir et ses représentants à mettre un terme aux expéditions punitives dans l’immédiat, qu’en provoquant un conclave inter wilayas extraordinaire pour arrêter des actions en faveur des délégués et manifestants en détention arbitraire.

Dans ce cadre, la coordination inter wilayas des Aarchs, daïras et communes a décidé d’organiser une deuxième caravane de solidarité dans les Aurès afin d’apporter son soutien agissant à la population de cette région et d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle des détenus tout en apportant son aide matérielle et morale à ces derniers ainsi qu’aux familles victimes. A ce propos, l’inter wilayas relève que le pouvoir procède à une répression tous azimuts de la société au moment où il appelle au dialogue : ce qui traduit, on ne peut mieux, sa politique de la carotte et du bâton.

Ce conclave extraordinaire reste ouvert dans le but de suivre de près l’évolution de la situation qui prévaut dans les Aurès et les autres régions du pays et de décider des actions d’envergure à mener pour dire non à la HOGRA, de même, pour poursuivre les débats en vue d’aboutir au consensus dans la plénière sur la réponse à donner à l’appel au dialogue pour la mise en œuvre de la plate forme d’El-Kseur scellée et non négociable, explicitée à Larbaâ Nath Irathen et ce, en conformité au document historique et consensuel de mise en œuvre.

Fidèle à ses positions de principe le mouvement citoyen ne peut faire la sourde oreille à ce qui touche la liberté d’expression chèrement acquise à l’exemple de l’arrestation du journaliste Hafnaoui Benameur-Ghoul, ou le procès de Benchicou directeur du quotidien " Le Matin " auxquels nous réaffirmons notre soutien indéfectible. Il en est de même pour le fonctionnaire de Sonelgaz d’El-Kseur injustement incarcéré.

Conformément à son code d’honneur, l’inter wilayas soutiendra toujours les délégués de la région de Sidi Aïch, lesquels délégués viennent de gagner le procès en première instance au tribunal de Sidi Aïch contre la diffamation et l’invective.

Enfin, le mouvement citoyen des Aarchs se félicite de la présence au conclave des représentants de Ouargla, et salue à travers eux le mouvement citoyen du Sud.


Sidi Aïch, les 27 et 28 mai 2004