Les vœux de Tamazgha

En cette période de passage, tiwwura n useggas, nos pensées vont aux enfants Touaregs, à Tiniri, victimes des bombardements et attaques sanguinaires des soldats de l’armée malienne et des mercenaires de la milice russe Wagner, à toutes celles et à tous ceux parmi les Touaregs qui souffrent de la brutalité de l’armée malienne et ses alliés qui s’adonnent à une véritable épuration ethnique ; nos pensées vont également aux combattants qui résistent pour contrer ce mal et redonner à Tiniri sa dignité dans Timmujgha. Nos pensées vont aux militants rifains qui, depuis 2017, croupissent dans les geôles de la monarchie marocaine qui, animée par son éternel anti-amazighité, les a condamnés arbitrairement à des peines fantaisistes allant jusqu’à 20 ans de prison ferme. Nos pensées vont aux milliers de sinistrés du séisme qui a frappé le Haut-Atlas en septembre 2023 et que les autorités de la monarchie alaouite ont abandonnés. Nos pensées vont à tous les détenus politiques et aux militants dont l’expression libre a été punie par l’emprisonnement arbitraire dicté par la voyoucratie algérienne. Nos pensées vont notamment à tous ces militants kabyles victimes de l’acharnement du régime algérien animé, tout comme son voisin marocain, d’un anti-amazighisme primaire et qui arrête à tout va tous ceux et toutes celles qui le dérangent en défendant leur culture, leur langue et leur amour de leur terre. Nos pensées particulières vont aux Kabyles condamnés à mort injustement lors d’un procès expéditif truffé d’irrégularités, un procès qui devrait être celui des forces de répression du régime. Nos pensées vont aux Mozabites victimes de la même haine de l’Amazigh qui anime l’État algérien et qui sont emprisonnés arbitrairement depuis des années. Nos pensées vont à nos compatriotes combattants et autres groupes amazighs d’Infusen et d’At-Willul qui veillent sur la protection de leurs pays menacé par les milices de certains barons notamment de Zentan appuyés par les autorités provisoires de Tripoli.
Nos pensées vont à nos compatriotes des Îles Canaries qui se battent au quotidien pour défendre leur Terre contre une avalanche de projets "économiques" développés au détriment de la nature et des ressources naturelles qui menacent l’écosystème canarien.
Et de manière générale, nos pensées vont aux Amazighs qui se battent pour leur existence contre cette éternelle menace qui vise à les éradiquer.

La nouvelle année n’apportera malheureusement quoi que ce soit (liberté, indépendance, droit au respect…), cela fait des siècles qu’on se le souhaite. Mais il ne s’agit pas de souhaiter ou d’espérer, il y a lieu de nous retrousser les manches et d’agir pour que notre existence ait une autre réalité. Il faut que nous agissions pour recouvrer notre liberté, notre indépendance et notre dignité. Nous avons le devoir d’agir pour recouvrer notre Amazighité si l’on y tient vraiment. C’est nous, et rien que nous-mêmes par nos propres forces, qui sommes en mesure de nous offrir un avenir meilleur !

Tamazgha,
Paris, le 5 janvier 2024